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Pour les élections européennes, les macronistes se cherchent une tête de liste

De gauche à droite, Edouard Philippe, Elisabeth Borne, Stéphane Séjourné et François Bayrou, lors du « campus européen » du parti Renaissance, à Bordeaux, le 8 octobre 2023.

François Bayrou et Edouard Philippe ont jeté un froid, dimanche 8 octobre, lors du « campus européen » du parti présidentiel Renaissance, près de Bordeaux, où étaient réunis depuis deux jours quelque 2 500 cadres et militants. « C’est une fête, ce campus… Mais il y a des moments où le monde ne nous laisse pas le choix des sujets que nous devons traiter », a observé le président du MoDem à la tribune, évoquant l’attaque massive perpétrée par le Hamas en Israël, samedi. « Depuis [samedi] matin, Israël est attaqué, a appuyé l’ancien premier ministre. L’attaque ne me paraît pas relever seulement d’un acte de terrorisme. C’est un acte de guerre (…) Les temps qui viennent ne seront pas des temps calmes. »

Les discours empreints de gravité des deux alliés de la majorité ont fait l’effet d’une douche froide dans le hall du Parc des expositions. Jusqu’ici, ministres et parlementaires affichaient fièrement leur bilan européen sur les estrades, tandis que les conversations, dans les allées, roulaient sur le choix de la tête de liste macroniste aux élections européennes.

Car, à huit mois de l’échéance, l’alliance entre Renaissance, Horizons et MoDem, arrivée deuxième en 2019 avec 22,4 % des voix, est loin de s’être trouvé un chef de file. Alors que l’extrême droite et la gauche ont déjà désigné les personnalités qui porteront leur projet le 9 juin 2024, Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti présidentiel, ne veut pas « se laisser voler le débat européen ». Renaissance ne désignera donc sa tête de liste qu’en janvier ou en février, dans l’espoir que l’actualité sera alors plus porteuse pour parler des enjeux européens que les dix 49.3 attendus jusqu’aux fêtes de fin d’année.

Le président du groupe Renew au Parlement européen, après avoir laissé planer le doute sur ses intentions, a manifesté à Bordeaux son envie de conduire la liste aux européennes. Ainsi s’est-il démené pour attirer en Gironde la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen. La présence de l’ancienne ministre allemande à Bordeaux, où elle s’est exprimée dans un français impeccable, est « la reconnaissance de notre influence politique en Europe », soulignait le chef du parti présidentiel. Malgré ce succès personnel, certains cadres de la majorité doutent de la capacité de Stéphane Séjourné, peu à l’aise dans les médias, à « affronter en débat Jordan Bardella », la tête de liste du Rassemblement national (RN).

Outsiders

Le commissaire européen, Thierry Breton, aurait par ailleurs les faveurs d’Emmanuel Macron, qui présidera, comme en 2019, au choix de la tête de liste. Bon orateur, fin connaisseur des arcanes bruxellois, l’ancien PDG d’Atos, âgé de 68 ans, est jugé au sommet de l’Etat à même de se faire entendre et de séduire les électeurs âgés, traditionnellement plus mobilisés par ce scrutin, face à des têtes de liste plus jeunes et inexpérimentées. L’ancien ministre de Jacques Chirac contribuerait, par ailleurs, à l’effritement des Républicains, du fait de sa capacité présumée à séduire l’électorat de droite pro-européen. « Le rempart contre les extrêmes, et en particulier le Rassemblement national, c’est nous ! », s’est enflammé le commissaire européen à la tribune, samedi.

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