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Mission Osiris-REx : le plus gros échantillon d’astéroïde jamais rapporté sur Terre contient de l’eau et du carbone

Capture d’écran des images diffusées par la NASA depuis Houston (Texas), le 11 octobre 2023, montrant des échantillons de débris prélevés sur l’astéroïde Bénou.

La mission Osiris-REx livre ses premiers résultats. L’astéroïde Bénou contient de l’eau et du carbone, comme l’espéraient les scientifiques, a annoncé mercredi la NASA, en dévoilant les premières images de la poussière et des morceaux noircis du plus gros échantillon d’astéroïde jamais rapporté sur Terre. « Les molécules d’eau et de carbone sont exactement le genre de matière que nous souhaitions trouver, s’est félicité lors d’un événement organisé à Houston l’administrateur de la NASA, Bill Nelson. Il s’agit d’éléments cruciaux dans la formation de notre propre planète, et ils vont nous aider à déterminer l’origine des éléments qui pourraient avoir mené à la vie. »

La mission Osiris-REx avait prélevé cet échantillon en 2020 sur l’astéroïde Bénou, et la capsule contenant la précieuse cargaison est revenue avec succès sur Terre il y a un peu plus de deux semaines, en atterrissant dans le désert américain.

Depuis, le méticuleux processus d’ouverture de la capsule se déroule dans une chambre blanche du centre spatial Johnson de la NASA, à Houston. Mais l’opération a déjà réservé quelques surprises.

Le compartiment de collecte pas encore ouvert

Avant l’atterrissage de la capsule, l’agence spatiale américaine estimait avoir réussi à ramasser environ 250 grammes de matière sur l’astéroïde Bénou, soit bien plus que deux précédentes missions japonaises vers d’autres astéroïdes. La NASA, pour qui une telle manœuvre était une première, devra encore confirmer cette estimation.

Car, à cause de l’abondance de matière retrouvée à l’extérieur même du compartiment de collecte, son ouverture n’a pas encore commencé, a déclaré Eileen Stansbery, scientifique cheffe de division au centre spatial Johnson. « Nous prenons notre temps pour réaliser un traitement méthodiquement et nous occuper comme il faut de chaque morceau de Bénou », a-t-elle expliqué.

En effet, pendant la mission, le clapet du compartiment de collecte ne parvenait pas à se refermer. La cargaison avait bien été sécurisée en étant transférée comme prévu jusque dans la capsule, mais à cause de cette fuite les scientifiques s’attendaient à ce que des résidus soient retrouvés à l’extérieur du compartiment, dans la boîte où il avait été placé.

Vue de l’extérieur du compartiment de collecte d’Osiris-REx, où de la poussière noire et des débris d’astéroïde ont été retrouvés par la NASA.

Cette matière « bonus », constituée de « poussière noire » et de « débris », selon les mots de la NASA, a été confiée à une équipe d’analyse rapide, afin d’obtenir une première idée de la composition de Bénou. L’échantillon a été passé au crible d’un microscope électronique à balayage, de la diffraction des rayons X et de mesures infrarouges.

Comprendre l’origine de la vie

L’étude des astéroïdes doit permettre aux scientifiques de mieux comprendre la formation du Système solaire. Les astéroïdes comme Bénou pourraient avoir apporté sur notre planète les composés ayant permis par la suite la naissance de la vie, pensent certains scientifiques.

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La majorité de l’échantillon sera conservée pour être étudiée par des générations futures, avec de nouveaux instruments plus performants, afin de répondre à de nouvelles questions scientifiques. C’est ce qui avait été fait pour les roches lunaires rapportées lors du programme Apollo.

Lire notre entretien avec Patrick Michel : Article réservé à nos abonnés Patrick Michel : « L’étude des astéroïdes donne la recette de la formation des planètes »

L’analyse de Bénou pourrait se révéler utile d’une autre façon. Même s’il existe un faible risque (1 chance sur 2 700) que l’astéroïde frappe la Terre en 2182, la collision serait catastrophique. Connaître sa composition exacte pourrait ainsi aider, si besoin, à déterminer l’impact préventif nécessaire pour dévier sa trajectoire.

Le Monde avec AFP

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