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Lancement réussi pour Miura-1, la première fusée privée espagnole

Lancement de la fusée espagnole Miura-1, depuis Mazagon, dans la province espagnole de l’Andalousie, le 7 octobre 2023.

Elle s’est envolée, sans encombre, samedi 7 octobre à 2 h 19 du matin, depuis l’Andalousie, dans le sud de l’Espagne. Après plusieurs reports, Miura-1, prototype de la start-up PLD Space, est devenue la première fusée privée espagnole à décoller vers l’espace. Ce tir inaugural, réalisé depuis une base militaire de la province de Huelva et retransmis en direct, s’est déroulé « avec succès » et a permis d’atteindre « tous les objectifs techniques » recherchés, a assuré l’entreprise dans un communiqué.

La fusée de 2,5 tonnes s’est élevée à son apogée à 46 kilomètres au-dessus du golfe de Cadix, soit suffisamment haut pour s’éloigner de l’atmosphère mais pas assez pour se mettre en orbite autour de la Terre. Après cinq minutes de vol, elle a fini sa course comme attendu dans l’océan Atlantique, où l’entreprise a prévu de dépêcher une équipe pour récupérer l’appareil.

« Ce lancement est le fruit de plus de douze années de travail », a souligné le cofondateur et PDG de PLD Space, Raul Torres, en saluant un tir « historique ». Avec ce vol, « l’Espagne devient le dixième pays au monde à disposer d’une capacité spatiale directe », insiste l’entreprise.

70 % de composants réutilisés

Le lancement de Miura-1, une fusée de 12 mètres de hauteur, avait été suspendu une première fois le 31 mai en raison de fortes rafales de vent en altitude, puis une deuxième fois le 17 juin, à cause d’un problème sur l’un des tuyaux d’alimentation en énergie. Pour respecter la réglementation en matière de prévention des feux de forêt, dans un contexte de températures élevées et de forte sécheresse, PLD Space avait finalement annoncé le report à l’automne de ce vol suborbital, le premier de l’histoire de l’Espagne.

La fusée Miura-1, qui fera l’objet d’un second vol, doit servir à recueillir autant d’informations que possible pour le développement de Miura-5, un mini-lanceur de deux étages et 35 mètres de haut conçu pour placer en orbite des satellites de moins de 500 kilos, selon PLD Space. En vertu d’un accord signé avec le Centre national d’études spatiales français, ce mini-lanceur décollera du Centre spatial de Kourou, en Guyane française, et non plus de Huelva. D’après l’entreprise, 70 % des composants mis au point pour Miura-1 seront utilisés pour Miura-5.

La start-up, qui se prépare à passer à l’échelle industrielle avec une usine capable de produire cinquante moteurs par an, et une seconde pouvant fabriquer cinq à six fusées par an, prévoit deux vols de démonstration en 2025 et une entrée en service commercial l’année suivante. Il s’agit d’un calendrier « raisonnable », a expliqué récemment, à l’Agence France-Presse, Raul Verdu, autre cofondateur de PLD Space. « Nous ne voulons pas sous-estimer les défis posés par le lancement d’un satellite » car « si vous arrivez sur le marché et commencez à échouer, vous disparaissez », a-t-il expliqué.

A plus long terme, la start-up compte rendre Miura-5 réutilisable, en récupérant dans l’océan l’étage principal de la fusée, dont la retombée sera ralentie par un parachute. L’entreprise conçoit ces développements avec cette idée en tête mais n’en fait pas un prérequis.

Un carnet de commandes potentiel de 350 millions d’euros

Pour assurer cet essor, PLD Space table sur le soutien des pouvoirs publics, l’Espagne s’étant dotée en avril de sa propre agence spatiale, basée à Séville, pour s’affirmer dans ce secteur et ne plus se contenter des seuls programmes développés par l’Agence spatiale européenne.

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La start-up, créée en 2011, a décroché une subvention de 40 millions d’euros dans le cadre du méga-plan de relance post-Covid. Elle précise disposer d’un carnet de commandes potentiel de 350 millions d’euros, mêlant clients commerciaux et missions institutionnelles.

Comme elle, plusieurs start-up européennes, dont l’allemande Isar Aerospace et la française Latitude, se sont lancées ces dernières années dans la course aux mini-lanceurs spatiaux, afin de répondre au marché en forte croissance de la mise en orbite de microsatellites. Face aux gros lanceurs comme le Falcon-9 (SpaceX) ou Ariane-6 (ArianeGroup), ces petites fusées offrent une flexibilité d’emploi : embarquant un seul satellite, elles peuvent être tirées rapidement pour répondre à un besoin urgent, remplacer un satellite défaillant ou compléter une constellation.

Le Monde avec AFP

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