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Crise de l’eau à Mayotte : le gouvernement contraint de prendre de nouvelles mesures

Des soldats déchargent un navire ayant accosté à Longoni, chargé de 600 000 litres d’eau en bouteille, qui seront distribuées aux personnes les plus vulnérables du département, à Mayotte, le 20 septembre 2023.

Tenir jusqu’au mois de novembre et ses premières pluies importantes, tel était l’objectif affiché par l’Etat dans la dramatique crise de l’eau à Mayotte. L’aggravation de la situation change cependant la donne et l’oblige à de nouvelles mesures, qu’il a annoncées jeudi 5 octobre, à l’issue d’une réunion interministérielle à Matignon : prise en charge par l’Etat des factures de septembre à décembre, « compte tenu de la dégradation très importante du service rendu au public » ; nouvel acheminement d’eau par bateau et tanker depuis les ports de Marseille, du Havre et de l’île de La Réunion ; et d’ici à la « mi-novembre », distribution de bouteilles gratuites à d’autres que les 51 000 personnes identifiées comme vulnérables, déjà servies.

« Trois cents militaires et civils seront déployés à Mayotte pour assurer la logistique de cette distribution », explique le communiqué de la première ministre, Elisabeth Borne, qui invoque « un devoir de solidarité nationale au profit de la population mahoraise ». La grande majorité des approvisionnements supplémentaires proviendra de l’Hexagone. L’intégralité des stocks stratégiques de La Réunion pourra être mobilisée. Les décisions en cours n’impacteront pas la fourniture d’eau du département.

« Nous sommes engagés dans une course contre la montre. Il faut tenir jusqu’en janvier », précise le ministre délégué aux outre-mer, Philippe Vigier. Ni la pluie ni le retour à la normale du réseau ne sont attendus avant le début de 2024. Dans l’île, tout le monde craint le « zéro goutte » au robinet avant les nouveaux arrivages d’eau.

Les coupures imposées deux jours sur trois depuis le 4 septembre, la mise en place de rampes à eau n’ont pas suffi à résorber la pénurie. Les besoins quotidiens, estimés à 44 000 mètres cubes, ne peuvent être satisfaits par la production d’eau, inférieure à 20 000 mètres cubes par jour, tandis que les fuites et ponctions illégales sur le réseau sont estimées à 15 000 mètres cubes par jour. Les retenues collinaires n’ont jamais été aussi faiblement remplies et seront à sec à la fin d’octobre « dans l’état actuel des choses », reconnaît le préfet du département, Thierry Suquet.

« De la com »

« Nous allons demander des efforts de plus en plus importants », avait convenu Philippe Vigier, qui attend des élus locaux qu’ils fassent passer le message auprès de la population, lors de sa visite des 27 et 28 septembre. L’un des scénarios envisagés à partir de la mi-octobre est une réduction de moitié des périodes d’approvisionnement : deux raccordements de quinze heures par semaine sont prévus, soit de l’eau au robinet un jour sur quatre.

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