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Climat : faut-il « électrifier » les voitures thermiques ?

Des voitures électriques attendent sur le port de Shuzou, dans l’est de la Chine.

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement ici :

« Bonjour et un grand merci pour vos podcasts. Si j’ai bien compris le podcast avec Céline Guivarch, il faut éviter d’utiliser toutes nos voitures thermiques jusqu’à la fin de leur vie “technique”. Ne serait-il pas plus sage alors d’encourager le rétrofit plutôt que de tout miser sur de nouvelles voitures électriques ? » Question posée par Serge à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr.

« J’ai écouté avec intérêt votre podcast sur le véhicule électrique mais vous n’avez pas évoqué la question d’électrifier les voitures thermiques de petite taille, est-ce que cela est possible ? Est-ce que cela vaut le coup ? » Question posée par Catherine à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr.

Ma réponse : Oui, on peut transformer des voitures thermiques en électriques, la pratique s’appelle le « rétrofit ». Elle se développe petit à petit mais rencontre plusieurs obstacles : c’est cher pour les voitures individuelles et le cadre administratif est encore flou. C’est pourtant une option qui peut apporter sa contribution à la fin du véhicule thermique. (Vous pouvez en savoir plus en lisant cet article de mon collègue Eric Gibory.)

1- De quoi parle-t-on ?

La pratique du « rétrofit » (en bon français) consiste à remplacer le moteur d’une voiture par une batterie. Cette opération s’effectue chez un garagiste spécialisé, qui installe un kit adéquat et modifie le véhicule d’origine, qui devient un véhicule électrique. Une plaque signalant ce changement doit être apposée et le certificat d’immatriculation est modifié.

Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), sur les voitures citadines (la moitié du parc automobile actuel), la pratique est bonne d’un point de vue environnemental : elle fait baisser d’environ 50 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’achat d’un nouveau véhicule électrique. Comme l’expliquait dans cet épisode de « Chaleur humaine » le chercheur Emmanuel Hache, la fabrication d’une voiture électrique est assez émettrice de gaz à effet de serre – alors que son utilisation contribue très peu au changement climatique.

Le rétrofit permettrait d’accélérer l’électrification du parc automobile en ne misant pas que sur le neuf, alors que la France espère atteindre au moins 15 % de véhicules électriques en 2030, contre 1 % actuellement, selon le secrétariat à la planification écologique. A l’heure actuelle, selon l’Ademe, on pourrait atteindre environ 1 500 voitures « retrofitées » à la fin de 2023 et 150 000 en 2028 sur la trajectoire actuelle – 500 000 en 2028 si des efforts importants étaient fournis. Ce n’est pas rien, mais ça ne fait pas la plus grande partie du chemin !

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