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Coupe du monde de cricket : « L’affirmation de la nouvelle puissance de l’Inde dans le monde »

Le stade Narendra Modi, à Ahmedabad, mercredi 4 octobre 2023.

Angleterre – Nouvelle-Zélande. Ce n’est pas l’affiche de la prochaine finale du Mondial de rugby, qui se déroule en France en ce moment, mais celle du premier match, jeudi 5 octobre en Inde, d’une Coupe du monde autrement plus importante en termes d’audience, d’économie et de politique, le cricket. Confidentiel en France, il est une institution au Royaume-Uni depuis plus de trois siècles. Et par ricochet celui de beaucoup de ses anciennes colonies. Ses quelque 2,5 milliards de spectateurs se retrouvent de l’Australie au Pakistan, en passant bien sûr par l’Inde. Dans ce seul pays, 750 millions de téléspectateurs dévorent les matchs sur leurs écrans.

C’est la quatrième fois que l’Inde accueille cette manifestation depuis la création de la Coupe, en 1975. Cette édition se veut l’affirmation de la nouvelle puissance de la péninsule dans le monde. Dix-huit sponsors se sont bousculés pour être de la fête et avancer leurs pions sur l’un des seuls grands pays affichant encore une forte croissance dans le monde, damant le pion à la Chine. Beaucoup d’entre eux sont indiens, des jeunes pousses du numérique comme des magnats des télécoms ou de l’audiovisuel.

Le groupe Disney, habituel diffuseur de la manifestation, entend redorer son blason en diffusant gratuitement tous les matchs sur téléphone mobile. Mais il aura fort à faire face aux ambitions de JioCinema, la filiale télévisuelle du groupe Reliance, faisant lui-même partie du conglomérat de Mukesh Ambani. Le Netflix indien a déjà raflé les droits numériques des matchs de la première ligue, encore plus populaires, et lucratifs, que ceux de la Coupe du monde.

Règles politiques compliquées

Mais le match se déroule aussi dans les coulisses de la politique indienne. Ce n’est pas un hasard si la rencontre d’ouverture se déroulera dans le stade Narendra Modi d’Ahmedabad, première ville du Gujarat, l’Etat du premier ministre indien. Pour assurer son ascension à la tête du pays, il s’est attaché, avec son parti, le BJP, à prendre le contrôle de la fédération gujarati de cricket, puis de la fédération nationale, l’India Cricket Board. Son patron, Jay Shah, n’est autre que le fils du ministre de l’intérieur et bras droit de Modi, Amit Shah. Il est désormais à la tête de la fédération asiatique.

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Selon l’hebdomadaire britannique The Economist, l’Inde s’est arrogé près de 40 % des recettes des droits télévisés sur la période 2024-2027 et l’usage de ces fonds n’est pas d’une clarté limpide. Comme le cricket, la politique indienne obéit à des règles encore plus compliquées et obscures que celles du rugby.

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