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Violences sexuelles dans l’Eglise : plus de 2 000 demandes de réparation, après le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’institution

Deux ans après le rapport de la commission Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise catholique depuis 1950, un peu plus de 2 000 victimes se sont adressées aux deux commissions de réparation, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mercredi 4 octobre auprès de ces instances.

La Commission reconnaissance et réparation (CRR), qui accompagne les victimes de violences sexuelles dans des congrégations catholiques, a été contactée par 782 personnes au total au 1er octobre : 178 en 2023, après 604 en 2022, a rapporté à l’AFP sa déléguée générale, Anne de Richecour. Au terme d’un accompagnement de quelque six mois, 299 recommandations ouvrant la voie à une réparation financière ont été formulées, pour un montant moyen de 36 200 euros.

L’autre commission née après le rapport Sauvé, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), a affirmé avoir reçu 1 285 demandes au 1er octobre. Elles émanent à 67 % d’hommes et leur âge moyen est de 63 ans, a-t-elle précisé. Un total de 421 décisions ont été rendues, « dont 408 avec un volet financier ». Là aussi, le montant moyen des réparations a atteint 36 000 euros.

« La quasi-totalité des victimes restent à l’écart »

Après l’afflux initial de demandes, « on accompagne désormais plus de personnes qu’il n’y a de personnes en attente », a affirmé la présidente de l’Inirr, Marie Derain de Vaucresson, selon qui l’un des grands défis des mois à venir sera de « s’assurer que tous ceux qui veulent entrer dans une démarche de réparation connaissent notre existence ». L’Inirr s’adresse aux victimes de prêtres ou de laïcs dans les diocèses, établissements ou mouvements de jeunesse catholiques.

Le 5 octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) présidée par Jean-Marc Sauvé estimait que depuis soixante-dix ans environ 330 000 personnes avaient été agressées au sein de l’Eglise lorsqu’elles étaient mineures.

Mais l’association de victimes Parler et Revivre a déploré mercredi que « la quasi-totalité des victimes (99,5 %) restent à l’écart » de ces dispositifs de réparation, notamment par « manque criant d’information » ou « de confiance ».

Aussi préconise-t-elle, dans son communiqué, « une campagne de communication forte et ciblée sur l’existence des commissions Inirr et CRR » et « que ces commissions prolongent leur activité au-delà de leur premier mandat de trois ans, après 2024 ».

Le Monde avec AFP

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