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Billets de train : une application SNCF saturée et des concurrents qui cherchent à augmenter l’offre

A la gare de Bordeaux, le 25 novembre 2021.

SNCF Voyageurs a ouvert la vente des billets pour les vacances de Noël, mercredi 4 octobre. Très tôt le matin, le site SNCF Connect était saturé. « Nous avions jusqu’à 1 million de connexions par minute entre 7 heures et 8 heures », explique un porte-parole de la SNCF. Pour la matinée, les visites étaient en hausse de 230 % par rapport à l’an dernier. « On a vendu l’équivalent de six TGV par minute », souligne la SNCF. Soit plus de 3 000 places par minute.

Du côté de Trainline, l’application de réservation concurrente, le constat est le même : à 8 heures du matin, la plate-forme recensait une hausse des réservations de 175 % par rapport à l’an passé à la même heure. Quelques heures plus tard, au colloque de l’Association française du rail (AFRA), qui fédère les concurrents de la SNCF, les intervenants se posaient tous la même question : comment augmenter l’offre pour répondre à cet engouement ?

L’AFRA a son idée sur le sujet, nourrie par le précédent italien. Peu après avoir ouvert le marché de la grande vitesse à la concurrence, ce qui a déclenché une guerre des prix et mis à mal l’opérateur historique et son grand concurrent, l’Etat a décidé de baisser le prix des péages que les compagnies ferroviaires paient pour utiliser le rail et qui représente près de 40 % du coût d’un voyage. Le tarif a été réduit, en deux temps, d’environ 45 %.

Cette baisse a permis une meilleure rentabilité et les opérateurs ont augmenté la taille des trains et les fréquences. Les passagers ont payé leur billet moins cher et ont été plus nombreux à prendre le train. Finalement, le gestionnaire du réseau a engrangé plus de recettes. Peut-on faire la même chose en France, avec le même résultat ?

Retards sur les livraisons

Pour le savoir, l’AFRA a commandé une étude au cabinet de conseil Sia Partners, qui connaît bien ce secteur des transports. En adaptant la méthode italienne en France à deux lignes à grande vitesse Paris-Lyon et Paris-Strasbourg, Arnaud Aymé, directeur général du cabinet pour la France, a fait une simulation : si on baisse les redevances des péages de 20 %, on peut espérer 10 % de ressources en plus pour le gestionnaire d’infrastructure, 78 % de marge supplémentaire pour l’entreprise ferroviaire, une baisse du prix des billets de 10 %, une hausse de 32 % du nombre de passagers et neuf fois plus d’économies de CO2 qu’aujourd’hui. Cela ramènerait aussi la France, qui a les redevances sur le rail les plus élevées d’Europe, dans la norme. Magique !

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés SNCF : pourquoi les prix des billets de train ne vont pas baisser

Bonne nouvelle, il y avait dans la salle du colloque plusieurs membres de l’inspection des finances et de l’inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), à qui le gouvernement vient de commander une étude sur le même sujet. S’il y a une martingale, ce serait dommage de s’en priver.

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