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A la Mairie de Paris, le remaniement tend les relations au sein de la majorité

La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’entretient avec Yannick Jadot, désormais sénateur écologiste de Paris, le jour des élections sénatoriales, à l’Hôtel de ville de Paris, le 24 septembre 2023.

Avec la mobilisation décrétée pour éradiquer les punaises de lit et la polémique sur le déménagement des bouquinistes pendant les Jeux olympiques (JO) de Paris 2024, le remaniement de l’exécutif parisien est la grande affaire du Conseil de Paris qui s’achève vendredi 6 octobre. Après les élections sénatoriales, le 24 septembre, qui ont vu trois membres – Ian Brossat (Parti communiste français, PCF) était adjoint au logement, Colombe Brossel (Parti socialiste, PS) à la propreté, Anne Souyris (Europe Ecologie-Les Verts, EELV) à la santé – de sa majorité municipale rejoindre le Palais du Luxembourg, Anne Hidalgo est contrainte de remanier son exécutif.

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Mais les négociations afférentes, durant lesquelles chaque composante de la majorité essaye de tirer son épingle du jeu en récupérant un maximum de postes d’adjoint, sont à mille lieues de l’unité affichée par les socialistes, les écologistes et les communistes durant les sénatoriales. Une liste commune qui a permis de faire élire huit sénateurs de gauche.

La maire socialiste de Paris imaginait distribuer, sans heurt, un poste à chaque composante de sa majorité. Mme Hidalgo avait d’ailleurs prévenu : le remaniement sera minimal. Elle ne veut rien bouleverser à moins d’un an de la cérémonie des JO. Mais ce n’est pas exactement l’idée que s’en font les écologistes, qui veulent profiter de l’occasion pour donner un nouveau souffle politique à la seconde partie de la mandature.

« Coup de chaud des Verts »

« Pour nous, un remaniement, ce n’est pas simplement une négociation de postes, c’est plus profond que cela, explique Fatoumata Koné, présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris. Vu l’emballement du dérèglement climatique et l’urgence sociale – nos priorités –, il faut envoyer un message politique fort. Pourquoi ne pas modifier certains périmètres, renforcer les délégations pour ces sujets, et augmenter les moyens humains et financiers alloués pour accélérer les transformations attendues ? »

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Les communistes et les socialistes y voient plutôt un prétexte agité par les écologistes pour candidater à maintes délégations, mettre la pression sur les alliés de la majorité et gagner en pouvoir politique au sein de l’exécutif. Les Verts regrettent, de leur côté, que les élus du PS et du PCF aient quelque peu verrouillé les négociations en amont, en les cantonnant à un rôle de supplétif. Ils se sont donc déclarés intéressés pour reprendre, par exemple, la culture ou la délégation égalité femmes-hommes et jeunesse.

« Cette manière de surjouer le rapport de force n’est pas justifiée politiquement, assure Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo. On ne comprend pas le coup de chaud des Verts. C’est même irrespectueux par rapport aux élections de 2020 [David Belliard, le candidat EELV, avait réalisé 10,79 % au premier tour]. Il est normal de demander la lune, mais il faut aussi savoir stopper une négociation. En réalité, nous sommes heureux de travailler avec les Verts et j’espère que c’est réciproque. »

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