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Les punaises de lit désignées comme un « fléau » à l’Assemblée nationale

La députée « insoumise » Mathilde Panot, à l’Assemblée, le 3 octobre 2023.

Les groupes politiques ont rivalisé d’initiatives, mardi 3 octobre, devant la presse à l’Assemblée nationale pour inciter les pouvoirs publics à se saisir de l’angoisse croissante que suscitent les punaises de lit.

Evoquant un « fléau », le président du groupe des députés Renaissance, Sylvain Maillard, a annoncé la préparation d’une proposition de loi, avec l’objectif de pouvoir l’examiner lors d’une semaine réservée à des textes d’initiative parlementaire, début décembre. « Nous avons décidé de faire de ce sujet une priorité », avec le Modem et Horizons, les alliés du camp présidentiel, a expliqué M. Maillard.

Le texte en préparation pourrait permettre de reconnaître le problème comme « une question de santé publique », a ajouté son collègue Robin Reda, à l’initiative d’un texte sur le sujet en 2021. « On a un premier sujet : (…) le recensement du phénomène. Nous ne savons pas aujourd’hui s’il y a plus de punaises de lit qu’en 2019 », a reconnu le député Bruno Studer (Renaissance), auteur d’un texte en 2022 « visant à reconnaître le fléau des punaises de lit ».

De son côté, le groupe socialiste doit aussi déposer dans la journée une proposition de loi, détaillée dans la matinée par son porte-parole, Arthur Delaporte. Ce texte propose d’insérer « dans l’ensemble des contrats d’assurance obligatoires d’habitation une garantie contre les risques résultant d’une infestation aux punaises de lit », car « beaucoup de personnes renoncent » à agir « face au coût exorbitant du traitement ou traitent mal ».

Pas un « un motif à une panique générale » pour Aurélien Rousseau

« Nous avons perdu six ans », a aussi déclaré devant la presse la présidente des députés « insoumis », Mathilde Panot. « Ce que, nous, nous demandons, c’est d’abord et avant tout que les punaises de lit soient reconnues comme un problème de santé publique. Qu’on arrête de dire aux gens débrouillez-vous tout seul », avait-elle déjà expliqué à l’antenne de Sud Radio, le 29 septembre.

« Sur ce sujet, il ne devrait pas y avoir de clivage », a répliqué la première ministre, Elisabeth Borne, reprochant à Mme Panot son « outrance » et annonçant « une réunion dans les prochains jours avec l’ensemble des ministères concernés », notamment ceux de la transition écologique, du logement et de la santé.

Devant plusieurs cas signalés dans les trains ou dans le métro parisien, le ministre des transports, Clément Beaune, a annoncé qu’il réunira mercredi les principaux opérateurs de transports et les associations d’usagers pour examiner le sujet. « L’objectif est de faire le point suite aux signalements reçus, d’objectiver la situation et de renforcer les mesures », a déclaré le ministère des transports.

Parmi les entreprises, organisations ou associations convoquées se trouvent la SNCF, la RATP, l’organisation patronale des transports publics et ferroviaires (UTP), la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), l’Union des aéroports français (UAF), la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM) ainsi que la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), a précisé le ministère.

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« Vendredi aura lieu une réunion interministérielle pour voir justement l’ensemble des composantes compétentes » sur la question des punaises de lit, a annoncé mardi soir sur RTL le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, promettant d’« apporter rapidement des réponses aux Français ».

Entre 2017 et 2022, les punaises de lit auraient infesté 11 % des ménages français, selon un sondage Ipsos réalisé en juillet 2022 pour un groupe de travail mis en place par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a livré en juillet un rapport sur l’impact sanitaire mais aussi socio-économique de ces nuisibles. Ce n’est pas « un motif à une panique générale », a estimé mardi le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, reconnaissant toutefois que « quand vous avez des punaises de lit, c’est l’enfer ».

Le Monde avec AFP

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