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« La lutte contre le dérèglement climatique peut se perdre pour des raisons idéologiques »

Les Français ne sont pas tels qu’on les imagine. Ainsi, l’une des plus grandes illusions contemporaines consiste à opposer, d’un côté, la « génération climat », en quête de sens, réfractaire à la société de consommation et au monde du travail tel que nous le connaissons, et de l’autre, des boomers égoïstes, climatosceptiques, soucieux de pouvoir continuer à consommer, à travailler et à vivre aujourd’hui comme dans les années 1980.

Cette vision du monde à bien des égards peut apparaître comme pratique. Elle peut en effet sembler culpabilisatrice pour les plus de 50 ans, mais imaginer qu’une nouvelle génération pleine d’énergie se tient prête pour venir nettoyer derrière ses aînés reste confortable. C’est un excellent moyen de déléguer la réflexion et l’action.

Mais cette analyse est en décalage total avec la société française. Et réaliser un faux diagnostic n’aide pas à trouver les meilleurs remèdes à nos maux. La lutte contre le dérèglement climatique est celle d’une époque, pas d’une génération, et elle peut se perdre pour des raisons idéologiques. Creusons déjà la question des croyances. Les boomers seraient plus climatosceptiques que les autres ? Cela est faux.

Pour 70 % le dérèglement climatique est un fait scientifique

Aujourd’hui, le climatoscepticisme « idéologique » est plutôt marginal en France. Selon l’étude « Comment les Français envisagent-ils la question du dérèglement climatique ? » (Viavoice, septembre 2023), seuls 4 % des Français déclarent qu’il n’y a pas de dérèglement climatique. En creusant, des failles apparaissent toutefois concernant le niveau de connaissance et elles offrent un espace potentiel à des hypothèses fantaisistes.

Ainsi, 16 % des Français estiment que le dérèglement climatique est une hypothèse scientifique non vérifiée et 10 % ne savent pas se positionner entre les différentes réponses proposées. Ce qui permet d’aboutir à un total de 70 % de la population déclarant que le dérèglement climatique est un fait scientifique incontestable. Quant aux autres, il serait caricatural de qualifier ces 30 % de climatosceptiques, mais nous y reviendrons. A ce stade, aucune trace de différence générationnelle au sein de ces résultats.

Après les croyances se pose la question des préoccupations. Est-ce que des différences générationnelles se perçoivent à ce niveau ? Non. Ainsi, 80 % des Français déclarent s’intéresser aux questions liées au dérèglement climatique et 79 % s’en inquiètent, sans différence générationnelle notable.

Les fausses querelles générationnelles

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