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De la droite macroniste au RN, la tentation d’un populisme antiécologique

Eric Ciotti, président du parti LR accompagne Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Rhone Alpes, lors de son arrivée au Campus des Jeunes Républicains à Valence, le 1er octobre 2023.

Quand le président (Les Républicains, LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes faisait encore vœu de silence, au printemps, ses proches assuraient que ses rares prises de parole auraient pour objectif d’ouvrir le débat. Du débat à la polémique, la frontière est poreuse. Depuis samedi 30 septembre, Laurent Wauquiez s’est emparé d’un acronyme pour renforcer son image de présumé défenseur de la ruralité : « ZAN », pour « zéro artificialisation nette ».

Créé en 2021 par la loi Climat et résilience, aménagé en juillet par le Parlement afin d’en surmonter les difficultés juridiques et pratiques pour les territoires, le dispositif délègue à l’échelon régional la lutte contre l’artificialisation des sols. Une responsabilité dont ne veut pas celui qui fait figure de favori pour représenter LR à la prochaine élection présidentielle, en 2027. « Mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie qu’on s’interdit toute forme d’avenir », a-t-il déclaré, samedi, lors du congrès des maires ruraux de France à l’Alpe-d’Huez (Isère), indiquant vouloir « se retirer du processus » – ce qui n’est pas une option ouverte par la loi.

Même dans sa formation, certains s’étonnent de sa sortie et en cherchent le sens politique. Après tout, le dispositif, visant à lutter contre la bétonnisation des terres agricoles et l’artificialisation des sols, a été voté par la majorité du groupe LR en 2021, et largement aménagé par le Sénat, tenu par une droite protectrice de la ruralité. Son entourage, lui, rejette l’idée d’un coup médiatique. Il ne s’agirait pas de contourner la loi, mais d’engager des discussions avec l’Etat à propos d’un dispositif décrit comme « ruralicide ».

La majorité présidentielle n’entend toutefois pas négocier un texte voté à la quasi-unanimité au Parlement et repeint M. Wauquiez en Donald Trump de la Haute-Loire. « Remettre en cause les moyens pour atteindre les objectifs climatiques fixés par les accords de Paris, c’est vouloir en sortir et le premier à l’avoir fait, c’est Trump », accuse l’eurodéputé Renaissance Pascal Canfin.

Pourtant, certains au sein même du camp présidentiel ont entonné ces derniers jours une rhétorique hostile aux contraintes de la transition écologique, dont ils soulignent l’antagonisme avec la protection des classes populaires et de leur pouvoir d’achat. La majorité se divise ainsi autour des passoires thermiques, ces logements mal isolés dont le gouvernement veut interdire la location à partir de 2025 si leur performance énergétique est classée G.

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