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Logement : les angles morts des objectifs de la planification écologique

Le secteur du bâtiment, résidentiel comme tertiaire, est responsable de près du quart (23 %) des émissions de gaz à effet de serre de la France, et de la moitié de la consommation finale d’énergie du pays (43 %). Il figure donc logiquement en bonne place du plan présenté par le président de la République, le 25 septembre, pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La « planification » annoncée par Emmanuel Macron déroule plusieurs objectifs chiffrés :

  • d’ici à 2030, supprimer 75 % des chaudières au fioul et baisser d’environ 20 % le nombre de chaudières au gaz, afin de réduire les émissions directes du secteur de « presque 40 % » ;
  • développer la filière de pompes à chaleur françaises, pour produire chaque année un million d’unités à partir de 2030 ;
  • baisser la consommation d’énergie avec la rénovation des logements, couplé à « des efforts de sobriété continus ». Selon le secrétariat général à la planification écologique (SGPE), le nombre de rénovations performantes devra passer de 200 000 en 2024 à plus de 700 000 par an en 2030.

Si certains de ces objectifs sont tenables dans le temps imparti, d’autres réclament des moyens financiers et un changement de stratégie par rapport aux tendances actuelles.

Réduire les émissions de CO2 du chauffage, un objectif atteignable

D’après le Citepa, association qui évalue l’impact des activités sur le climat, les émissions directes liées au secteur du bâtiment sont déjà sur une phase descendante : elles ont été réduites de 23,5 % de 1990 à 2020. Or la production de chaleur (chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson) représente la majeure partie de ces émissions : 83,3 % en 2022 (contre 92 % en 1990).

La suppression progressive des chaudières au fioul et au gaz prévoit, à l’horizon 2030, une réduction annuelle de 17 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt eqCO2) pour les logements et de 11 Mt eqCO2 pour les bâtiments tertiaires, soit plus de la moitié des émissions actuelles associées à la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire.

L’enjeu central de l’isolation et des rénovations performantes

Actuellement, les aides octroyées par l’Etat permettent soit de changer de système de chauffage, soit de réaliser des travaux de rénovation.

Jusqu’à présent, la première option est celle qui est la plus fréquemment mise en œuvre : en 2022, sur 669 890 logements ayant bénéficié du dispositif MaPrimeRénov’, les deux tiers étaient liés à une « décarbonation du système de chauffage », alors que moins de 10 % concernaient des rénovations qualifiées de globales par l’Anah, l’Agence nationale de l’habitat.

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