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Kevin McCarthy, le speaker républicain de la Chambre des représentants des Etats-Unis, visé par une motion de censure venue de son propre camp

Le speaker de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy, dans les couloirs du Capitole, à Washington, le 2 octobre 2023.

Les deux hommes ont déjà eu l’occasion de s’affronter en janvier, quand Matt Gaetz avait tout tenté pour bloquer l’élection de Kevin McCarthy comme speaker de la Chambre des représentants des Etats-Unis. Lundi 2 octobre, l’élu trumpiste de Floride, tenant d’une droite dure, a déposé une motion pour destituer le président – républicain lui aussi – de la chambre basse du Congrès américain.

Cette manœuvre procédurale, très rarement utilisée dans l’histoire parlementaire américaine, s’inscrit dans le sillage de l’adoption, samedi, par le Congrès d’un budget provisoire pour l’administration, auquel s’opposaient de nombreux élus conservateurs.

La motion déposée par Matt Gaetz va vraisemblablement déclencher une épreuve de force ces prochains jours à la Chambre des représentants. « Vas-y ! », a d’ailleurs immédiatement répondu sur le ton du défi M. McCarthy, dans un message sur X (ex-Twitter).

Matt Gaetz accuse Kevin McCarthy d’avoir notamment conclu un « accord secret » avec le président, Joe Biden, sur une possible enveloppe pour l’Ukraine, au milieu de tractations budgétaires. Or, l’aile droite du Parti républicain s’oppose vivement au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Le soutien de démocrates pourrait sauver McCarthy

Ce groupe dispose d’un veto de fait à la chambre sur un grand nombre de dossiers compte tenu de la très étroite majorité républicaine dans cette institution. M. McCarthy, speaker de 58 ans, avait été élu au forceps en janvier, en raison de cette très mince majorité. Pour accéder au perchoir – après quatre jours de débat, trois nuits de tractations et quinze tours de scrutin éreintants – il avait dû faire d’importantes concessions à une vingtaine de représentants trumpistes, dont la possibilité pour n’importe quel élu de convoquer un vote pour le destituer.

Matt Gaetz, au Capitole de Washington, dans la nuit du 2 octobre 2023.

Cette initiative fratricide n’a d’ailleurs pas étonné Kevin McCarthy, lui qui avait dit, samedi, être conscient qu’il risquait son siège. « Vous savez quoi, si je dois risquer mon poste pour défendre le peuple américain, je le ferai », avait-il assuré.

Pour être adoptée, la motion de Matt Gaetz nécessite un vote à la majorité à la chambre. Afin de conserver son siège, le président républicain pourrait devoir s’appuyer sur les voix d’élus démocrates. Or, chez ces derniers, rien n’est décidé. Des discussions sont en cours à l’échelle du parti de Joe Biden pour décider si Kevin McCarthy mérite, ou non, d’être sauvé.

Le Monde avec AFP


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