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A Kiev, l’UE s’efforce de démentir la fragilité du soutien occidental à l’Ukraine

Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, et le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, assistent à une conférence de presse conjointe à Kiev, en Ukraine, le 2 octobre 2023.

En se rendant à Kiev, lundi 2 octobre, les ministres des affaires étrangères européens ou leurs représentants avaient un message clair à faire passer : l’Ukraine peut compter sur l’Europe, aujourd’hui et demain. Un engagement réitéré et bienvenu au lendemain de l’élection d’un candidat prorusse en Slovaquie, samedi, et de la suppression d’un paquet d’aide financière américaine à l’Ukraine, par le Congrès, le même jour.

En dépit de l’absence de plusieurs ministres, dont celle du chef de la diplomatie hongrois, perçue comme un signe de tension persistante avec Kiev, ce message de solidarité a été particulièrement bien accueilli par leur homologue ukrainien, Dmytro Kuleba : « C’est un événement historique car pour la première fois, [l’Union européenne] se réunit en dehors (…) de ses frontières, mais à l’intérieur des futures frontières de l’UE », s’est-il félicité, en référence à une possible entrée de son pays dans l’Union. Cette question, à l’issue toujours incertaine, sera débattue en fin de semaine à Grenade, lors d’un conseil européen informel, au cours duquel l’intégration de nouveaux Etats membres, dont l’Ukraine, sera abordée.

« Notre réunion exceptionnelle à Kiev est en soi un message de soutien. C’était non seulement un symbole fort, mais également une discussion constructive », assure Luminita Odobescu, la ministre roumaine des affaires étrangères. Mais, de l’avis général, ces déclarations de soutien ne suffisent plus : les événements récents ont rappelé la vulnérabilité du soutien occidental à l’Ukraine et sa dépendance à l’aide militaire de l’allié américain. Ils soulignent aussi une forme de lassitude qui s’insinue dans le camp occidental après plus d’un an et demi de combats.

« Le soutien occidental ne faiblit pas »

« On sent une fatigue silencieuse s’installer en Europe », confie une source européenne à Bruxelles. En Slovaquie, les interrogations d’une partie de la société par rapport à la guerre ont permis au populiste Robert Fico de remporter les élections. « Il commence à y avoir un sentiment de trop-plein médiatique sur le soutien à l’Ukraine, avance un diplomate européen en poste à Kiev. Aux Etats-Unis, la campagne de Trump [en lice pour l’élection présidentielle de 2024], qui évoque une paix rapide une fois qu’il sera aux manettes, donne des idées à d’autres, dont Robert Fico. »

Alors que le Kremlin a assuré lundi que « la lassitude du soutien complètement absurde au régime de Kiev va s’accroître dans différents pays », Catherie Colonna, la cheffe de la diplomatie française, a été très claire : Vladimir Poutine « ne doit pas compter » sur la « lassitude » de l’Union européenne dans son soutien à l’Ukraine. « Le soutien occidental ne faiblit pas, a affirmé Dmytro Kuleba après la réunion. Ceux qui disent cela et assurent qu’il y a des divisions, propagent des fausses informations. »

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