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« Le cours du cuivre est sur le fil »

Des bobines de cuivre, à Lens (Pas-de-Calais), le 11 mai 2022.

Les géants immobiliers chinois ont-ils des pieds d’argile ? Leurs empires sont-ils construits sur du sable ? Ces questions se font chaque jour plus pressantes. Tour à tour, les promoteurs Evergrande ou Country Garden ont, en effet, dévoilé les failles de leurs ex-puissants édifices financiers.

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Lézardés par les dettes abyssales, ils prennent l’allure de fragiles châteaux de cartes. Les investisseurs scrutent ce feuilleton à rebondissements, où se mêlent enjeux politiques et intérêts financiers.

Et les marchés retiennent leur souffle. L’immobilier a été un des puissants moteurs de la fulgurante croissance chinoise. Le retour sur terre des bâtisseurs de gratte-ciel pourrait gripper cette dynamique. Or le secteur de l’immobilier absorbe, à lui seul, près d’un quart du cuivre consommé par la Chine. Même si climatiseurs et voitures électriques se vendent comme des petits pains vapeur, l’appétit du plus gros consommateur mondial de métal rouge devrait s’amoindrir.

Pas de pénurie en vue

Cette perspective pèse sur le cours des métaux. La tonne de cuivre se négocie aux alentours de 8 100 dollars (7 690 euros) sur le London Metal Exchange (LME). Loin des 10 700 dollars la tonne, record pulvérisé en mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Certes en repli, comparé aux 9 400 dollars atteints fin janvier, mais encore à un niveau élevé, hésitant à glisser plus avant. Le cours du cuivre est sur le fil.

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Les yeux des investisseurs lancent des étincelles en imaginant les débouchés de la transition énergétique menée sous la baguette de la fée électricité. Or le cuivre est au cœur du creuset magique, au même titre que le lithium, le nickel ou le cobalt. Les experts estiment qu’il faudra 10 millions de tonnes de cuivre supplémentaires d’ici à 2040, pour satisfaire ce virage vert.

Pour l’heure, pas de pénurie en vue. Le LME a même annoncé que ses stocks de cuivre étaient au plus haut depuis deux ans. Reste à savoir si les mines chiliennes, d’où sont extraits près de 30 % des volumes mondiaux, et péruviennes seront capables de tenir le rythme. La course aux nouveaux gisements s’accélère.

Dans ce contexte, le métal rouge suscite des convoitises. Les histoires de pilleurs de câble seraient trop longues à dérouler. Sauf quand elles tournent au scandale financier. Début septembre, le premier producteur européen de cuivre, Aurubis, a dénoncé un vol massif se chiffrant à 200 millions d’euros. Le marché du cuivre traîne une belle casserole…

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