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JO 2024 : à Paris, le déplacement des bouquinistes suspendu à des « tests »

Guido Cuccolo, bouquiniste italien de 71 ans, devant son stand, sur la rive gauche de la Seine à Paris, le 2 septembre 2023.

Sur l’île de la Cité, la Préfecture de police de Paris avait convoqué, jeudi 28 septembre, des représentants des bouquinistes et de la Mairie de Paris pour une réunion tripartite de médiation. Une tentative, à tout le moins, de rassurer les titulaires des célèbres boîtes vertes installées à deux pas de là, sur les quais de la Seine. Ces libraires ne décolèrent pas depuis qu’ils ont été sommés par la Préfecture de déménager pour des raisons de sécurité liées à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO), le 26 juillet 2024.

La Préfecture se fonde sur un article du code de la sécurité intérieure permettant de sécuriser un lieu ou un événement « exposé à un risque d’actes de terrorisme », en instaurant un périmètre où « l’accès et la circulation des personnes sont réglementés ». Pour les bouquinistes, il est hors de question de déplacer leurs boîtes, vieilles de quatre cent cinquante ans, si fragiles, selon eux, qu’elles ne supporteraient pas une telle opération.

A l’issue de la réunion, Jérôme Callais, président de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, souligne : « Le dialogue est ouvert, c’est une bonne chose. » Si, sur le principe d’un déménagement, chaque partie continue de camper sur ses positions, le préfet de police, Laurent Nuñez, a fait une concession majeure : le nombre de bouquinistes affectés par un éventuel déménagement (170 sur les 220 disséminés sur les berges de la Seine) pourrait être réduit, selon le résultat de « tests » qui seront effectués sur les boîtes pour évaluer, au cas par cas, leur solidité.

« Un village des bouquinistes » envisagé

Les modalités de ces tests, à la charge de la Mairie, ne sont pas encore arrêtées. « Et on ne sait pas non plus combien coûterait un tel déménagement. Ni le montant des indemnités de compensation. Aucun cahier des charges ne nous a été présenté », ajoute Sylvie Mathias, trésorière de l’association des bouquinistes, un peu déçue d’une réunion qui, selon elle, « n’a concrètement pas servi à grand-chose ».

Pointé du doigt par les bouquinistes, qui doutent toujours de son soutien franc et entier, Pierre Rabadan, l’adjoint d’Anne Hidalgo chargé des JO, se félicite d’avoir « pu remettre de la rationalité dans un débat où tout le monde se parlait par presse interposée, avec beaucoup de crispation ». « Des vérités ont pu être rétablies, poursuit l’ancien joueur de rugby devenu élu parisien. L’idée selon laquelle on voudrait profiter des JO pour évincer définitivement les bouquinistes ne nous a même jamais effleurés. Nous sommes attachés à ce métier, qui a une grande valeur patrimoniale pour la capitale. »

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