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Chez Les Républicains, la recherche d’une « écologie de droite »

Antoine Vermorel-Marques, à l’Assemblée nationale, le 20 juin 2023.

Ce 9 septembre, le parti Les Républicains (LR) a convié l’essayiste Yves Roucaute pour parler d’« écologie positive » lors d’une journée de formation pour ses jeunes cadres, au siège de la rue de Vaugirard, à Paris. L’auteur de L’Obscurantisme vert. La véritable histoire de la condition humaine (Les éditions du Cerf, 2022) présente l’influence humaine comme « dérisoire » sur le dérèglement climatique. « L’idolâtrie de la Terre cache le désir totalitaire de quadriller nos vies », s’alarmait-il dans un entretien au Figaro, en juin 2022, en critiquant « le GIEC [qui] s’est mis sur le marché de l’“Apocalypse now” ».

Quand on l’informe de cet épisode interne à la vie du parti, le plus jeune député du groupe LR, Antoine Vermorel-Marques, 30 ans, affiche sa stupeur. L’élu de la Loire multiplie les initiatives pour faire qu’« écologie de droite » ne sonne plus comme un oxymore. Si l’invitation d’un climatosceptique risque d’« envoyer un signal contradictoire », admet-il, ce proche de Michel Barnier assure que son parti commence à mesurer l’importance de la question écologique.

A commencer par son président, Eric Ciotti. En mai, le député des Alpes-Maritimes avait oublié d’en parler lors de son long discours ouvrant les Etats généraux de la droite, à Paris. Le matin-même, M. Vermorel-Marques, la sénatrice des Hauts-de-Seine Christine Lavarde, l’eurodéputée Agnès Evren et le conseiller d’Alsace Jean-Philippe Vetter l’alertaient pourtant dans les colonnes du Parisien sur l’urgence de tenir « un discours écologique de droite ».

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Avec un temps de retard, M. Ciotti a entendu le message et donné son feu vert à Antoine Vermorel-Marques pour organiser une « Nuit de l’écologie » à Paris, à la porte de Versailles, le 10 octobre. « Il sait que l’on en a peu parlé depuis quinze ans et que l’on est moins identifié que sur l’immigration », avance son « ministre de l’environnement » dans le shadow cabinet (« cabinet fantôme ») formé au printemps pour donner la contradiction au gouvernement. Avec cet événement, ce fils d’un éleveur laitier souhaite ouvrir le débat à des personnalités de gauche pour confronter leur vision respective. « La gauche a préempté le sujet parce qu’on le lui a laissé, regrette-t-il. On a une histoire avec l’écologie, il ne faut pas l’oublier : la charte de l’environnement, le Grenelle en 2007… Malheureusement, la petite phrase de Nicolas Sarkozy a été terrible et l’on s’en souvient encore treize ans après. »

Le 6 mars 2010, le chef de l’Etat de l’époque lâchait, lors d’une visite au Salon de l’agriculture : « Je voudrais (…) dire un mot de toutes ces questions d’environnement, parce que, là aussi, ça commence à bien faire. » Adressée aux agriculteurs, cette réaction, comprise comme une volonté d’alléger la contrainte des normes environnementales a « symboliquement fermé la parenthèse ouverte par le Grenelle de l’environnement trois ans plus tôt », observe Daniel Boy, chercheur au Cevipof. « Il existe une fraction de la droite qui veut revenir à cette période, poursuit ce spécialiste de l’écologie politique. Le Grenelle, ce n’était pas rien. Il en est sorti plusieurs lois. »

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