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L’Asie centrale intensifie ses échanges avec la Russie

Des conteneurs de marchandises, à Lianyungang (Jiangsu), en Chine, le 24 août 2023.

La guerre en Ukraine et les sanctions occidentales n’ont pas seulement rebattu la carte énergétique de l’Europe. Elles ont aussi bouleversé la nature et le volume des échanges entre la Russie et ses voisins. En particulier, l’Asie centrale, qui devrait enregistrer une solide croissance de 5,7 % cette année, après 4,5 % en 2022, selon les nouvelles prévisions de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), publiées mercredi 27 septembre.

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« L’activité de cette région est tirée par les dépenses publiques, les exportations de matières premières vers la Chine, les gains liés aux exportations et réexportations vers la Russie, les migrations de travailleurs vers la Russie et les fonds qu’ils renvoient vers leurs pays », égrène Beata Javorcik, économiste en chef de l’institution.

Après l’introduction des sanctions économiques, en mars 2022, les exportations directes de l’Union européenne (UE), du Royaume-Uni et des Etats-Unis vers Moscou ont spectaculairement chuté. Mais, dans la foulée, les ventes de l’Europe vers l’Arménie, le Kazakhstan ou la République kirghize ont augmenté, tout comme les flux commerciaux de l’Asie centrale et du Caucase vers la Russie, qui ont plus que doublé depuis 2021.

Ces réexportations de biens « peuvent être utilisées pour contourner les sanctions, mais à une échelle limitée », estime une étude de la BERD, institution créée en 1991 après la chute du bloc communiste, pour soutenir la transition de l’Europe centrale et orientale vers l’économie de marché.

Mouvements de main-d’œuvre

Dans le détail, les exports de l’UE vers la République kirghize sont aujourd’hui de 307 % plus élevés que le niveau enregistré sur la période 2017-2021. « Les ventes directes de biens d’Asie centrale vers la Russie ont également augmenté, notamment de textiles venant de la République kirghize et d’appareils électroménagers fabriqués en Ouzbékistan, détaille la BERD. Des investissements importants dans l’entreposage, la logistique et le transport, liés à l’augmentation des flux commerciaux, ont également stimulé la croissance. » Une partie croissante de ces échanges de marchandises sont facturés en yuans, contribuant à renforcer l’influence économique de la Chine dans la région.

Ce n’est pas tout. Parce que beaucoup de Russes sont mobilisés sur le front, parce que les usines locales recommencent à produire ce qu’il n’est plus possible d’importer, la Russie a besoin de bras. Résultat : « Elle a accueilli 3,5 millions de nouveaux travailleurs migrants en 2022, dont 90 % viennent d’Asie centrale », souligne Beata Javorcik.

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