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« Causette » passe au 100 % numérique, abandonnant sa version papier

La Une du numéro d’octobre 2023 du mensuel « Causette ».

Pour la dernière fois, le magazine féministe Causette arrive dans les kiosques et dans les boîtes aux lettres de ses abonnées, mercredi 27 septembre. Le numéro d’octobre, avec Keiona, la gagnante de la saison 2 de l’émission « Drag Race France » en couverture, sera le dernier numéro imprimé du média créé en 2009. Car Causette, bimensuel devenu mensuel en 2011, s’apprête à bouleverser ses habitudes dans les prochaines semaines : la direction du média a fait le choix d’arrêter sa parution papier et de passer au « 100 % numérique » avec un site payant.

L’explosion du prix du papier et de l’énergie, qui touche toute la presse depuis le début de 2022, aura eu raison de la version physique du magazine décalé d’informations, de reportages, et d’idées. L’addition s’élèverait à 150 000 euros supplémentaires depuis septembre 2022. Contacté, Laurent Cotillon, directeur exécutif des rédactions du groupe Hildegarde (également propriétaire du Film français et de Première), refuse de dévoiler quel pourcentage de ses coûts d’exploitation cette hausse représente pour la société Causette Media.

La direction martèle simplement qu’il s’agit d’un surcoût « intenable ». « Nous devons revoir notre modèle économique et supprimer les coûts les plus lourds : le papier, l’impression et l’affranchissement, qui ont connu des augmentations pouvant dépasser les 100 % pour certains », liste le communiqué adressé aux lectrices et lecteurs avec le dernier numéro.

« Ce n’était pas raisonnable »

La qualification IPG, authentifiant le caractère d’organe de presse politique et généraliste de la publication, a permis à Causette de toucher 89 134 euros d’aides à la presse de la part de l’Etat en 2022, mais ne suffit pas. Le magazine a lancé une campagne de soutien en ligne. Souhaitant dépendre le moins possible des annonceurs pour combattre les stéréotypes véhiculés par la publicité, le modèle économique de Causette est fondé sur ses ventes et abonnements. La publicité représente environ 10 % de son chiffre d’affaires.

« On a un pincement au cœur, car on tient au papier, mais ça n’était pas raisonnable. Cela nous fragiliserait économiquement », indique Christine Turk, la nouvelle directrice éditoriale et digitale, depuis le mois d’août, de Causette, du Film français et de Première. La complexité de la distribution en kiosque depuis l’ère Covid a aussi pesé.

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« Aujourd’hui, les usages de nos lectrices et lecteurs ont changé. Ils désertent la presse papier, mais sont prêts à payer des abonnements digitaux pour une presse en ligne de qualité », assure Mme Turk, voulant voir « une opportunité courageuse » dans ce changement majeur pour Causette. Une formule d’abonnement numérique de lancement est proposée pour 4,99 euros par mois, qui permet d’accéder aux articles du média, à ses archives en ligne, aux newsletters, ainsi qu’à un mois offert pour la plate-forme de streaming Inclusiv.tv, cofondée par l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem. Causette compte aussi proposer des contenus sur les réseaux sociaux TikTok et Snapchat pour conquérir les plus jeunes.

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