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La Maison Poincaré, nouveau musée des mathématiques, sort la discipline des chiffres et des stéréotypes

Dans chacun des sept espaces de la Maison Poincaré, des jeux et manipulations interactives permettent de comprendre les techniques mathématiques.

Un lieu original et unique va ouvrir à Paris, le 30 septembre, un musée des mathématiques baptisé « Maison Poincaré ». Et il a déjà fait une heureuse. « Je me suis bien amusée ! », témoigne Sylvie Benzoni-Gavage, directrice de l’Institut Henri-Poincaré (IHP), célèbre lieu des mathématiques en France, qui accueille les 900 mètres carrés d’exposition dans le bâtiment qui lui fait face et qui en profite aussi pour s’agrandir dans les étages au-dessus de la Maison Poincaré, dans le 5e arrondissement.

La mathématicienne, succédant en 2018 à Cédric Villani, qui avait porté cette initiative, a dû animer les réflexions pour occuper les espaces. Et mettre elle-même la main à la pâte.

C’est elle qui a rédigé les portraits d’une quinzaine de personnes racontant leur rapport à la discipline. Elle qui a empilé des oranges en pyramide pour illustrer un panneau insistant sur le temps long que peut prendre une démonstration. « J’ai dû m’intéresser à des maths que je ne connaissais pas trop et ça m’a même ouvert de nouvelles pistes pour mes recherches », affirme-t-elle. Elle a même construit un drôle de pendule pendant ses week-ends, au fonctionnement hélas trop incertain pour trouver place dans l’exposition. Son bureau est encore plein de modèles, de dessins, de maquettes qui ont servi pour concevoir les salles, qui veulent montrer concrètement des maths. « On ne voulait pas du stéréotype “les maths, ce sont des chiffres” », tranche la directrice, qui attend avec impatience l’une des dernières pièces originales du musée : un générateur d’ondes, appelé soliton, réalisé grâce à des pendules oscillants.

« Le lieu où les maths prennent vie »

En réalité, dans chacune des sept salles dont les intitulés rappellent des compétences à maîtriser ou à acquérir, comme visualiser, modéliser, partager, connecter, inventer…, elle a mis sa marque. « A 56 ans, j’ai appris à faire mes lacets ! », s’amuse-t-elle pour évoquer les efforts qu’elle a dû faire pour se familiariser avec la théorie des nœuds, qui n’est pas sa spécialité, et surtout pour les fabriquer en collier de perles. « J’espère que personne ne trouvera d’erreurs ! »

Son enthousiasme et son engagement, tout comme celui du comité qui a piloté le projet, collent bien au slogan que s’est donné l’établissement abrité dans l’ancien laboratoire de chimie physique de Jean Perrin, Prix Nobel de physique en 1926 et père du Palais de la découverte et du CNRS dans les années 1930 : « Le lieu où les maths prennent vie ». « Une expérience à la fois physique et humaine », précise Sylvie Benzoni-Gavage.

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