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L’exercice physique, un médicament à rembourser

Décor mural peint par Fernand Léger pour la salle de culture physique d‘un appartement réalisé, en 1935, par Le Corbusier et Charlotte Perriand.

« Imaginez que la metformine, antidiabétique de référence, soit gratuite à Strasbourg mais coûte 200 euros dans d’autres villes… Ce serait révoltant », lance Alexandre Feltz, adjoint à la santé à la mairie de Strasbourg et président de la maison sport-santé (MSS) de la ville. S’il utilise cette métaphore, c’est pour souligner le fait que l’activité physique adaptée (APA), thérapeutique non médicamenteuse, reconnue dans certaines maladies chroniques, n’est financée que dans la capitale alsacienne, la région Grand-Est et quelques autres municipalités ou territoires, mais pas au niveau national.

La promotion de l’activité physique et sportive, décrétée « grande cause nationale » pour 2024 par Emmanuel Macron dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, va-t-elle faire passer le sport-santé à la vitesse supérieure ?

Le gouvernement devrait faire un pas en avant lors de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), prévue mercredi 27 septembre, en annonçant une prise en charge de l’APA dans le domaine du cancer et du diabète. En attendant, l’expérience strasbourgeoise fait toujours figure de référence.

Lancé en 2012, à l’initiative de M. Feltz, médecin généraliste convaincu que l’activité physique est un véritable médicament, le dispositif appelé « Sport santé sur ordonnance » (SSSO) s’est d’abord adressé aux adultes touchés par une maladie chronique, reconnue ou non en affection longue durée : cancer, maladie cardio-vasculaire, diabète, obésité, hypertension artérielle… Puis il a été progressivement étendu aux personnes âgées fragilisées, aux sujets souffrant de troubles psychiatriques, de Covid long, aux femmes enceintes et aux jeunes mères.

Séance d’évaluation

Quelque 5 000 habitants de la ville ont bénéficié de cette prise en charge, orientés par 500 médecins, sur un total de 650 installés dans la capitale alsacienne. « Chaque semaine, 1 000 personnes fréquentent une centaine de créneaux d’activité physique », précise Matthieu Jung, responsable du pôle accompagnement de la MSS de Strasbourg. Par ailleurs, depuis 2014, 1 000 enfants ont intégré un programme de prise en charge de l’obésité et du surpoids.

Muni d’une ordonnance, le patient bénéficie d’abord d’une séance d’évaluation médico-sportive, qui comprend, entre autres, un test consistant à marcher la plus grande distance possible en six minutes. Un enseignant en activité physique adaptée lui propose ensuite plusieurs activités (natation, vélo, marche nordique, basket, yoga…) et l’aide à choisir selon ses goûts, sa pathologie, ses habitudes de vie, etc. Gratuit la première année, ce dispositif fait l’objet d’une tarification progressive, de 20 à 100 euros par an, en fonction des revenus, la deuxième année.

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