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Fin de vie : l’ébauche du projet de loi sur le bureau d’Emmanuel Macron

L’avant-projet de loi sur la fin de vie, qui doit ouvrir un accès à l’aide active à mourir en France, est sur son bureau. Mais Emmanuel Macron, lors de son tête-à-tête avec le pape François, samedi 23 septembre, à Marseille, « n’est pas entré, selon l’Elysée, dans le détail du contenu du texte ». Le chef de l’Etat s’est même montré si peu disert que le souverain pontife a indiqué à la presse qu’ils n’avaient « pas parlé du thème » ensemble… Emmanuel Macron s’en est tenu à l’exposé de la « méthodologie », précise son entourage, et au calendrier.

Le projet de loi est « en chantier », « non encore finalisé » et ne devrait pas être dévoilé avant les « prochaines semaines », fait savoir l’Elysée, alors que bruissait la rumeur d’une présentation après la visite du pape, fin septembre.

Le pape, à l’inverse, ne s’est pas fait prier pour donner son avis : « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin », a-t-il confié dans l’avion qui le ramenait à Rome. « Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon, a-t-il insisté, ça finira avec cette politique de la non-douleur » qu’il a qualifiée d’« euthanasie humaniste ». « Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d’être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d’une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ? », avait demandé François, samedi matin, dans un discours prononcé devant le président de la République.

Nul ne sait si Emmanuel Macron est sensible à la parole du Saint-Père, mais sans même ces objurgations pontificales – la précédente remonte à octobre 2022, lors de la visite du chef de l’Etat au Vatican –, le projet de loi, dont il aimerait faire le marqueur sociétal de son dernier quinquennat, le tourmente.

Des interrogations personnelles et des considérations politiques compliquent ses ultimes arbitrages qui se veulent méticuleux mais sont devenus laborieux. « Le président [est] un peu réservé [sur le sujet], confiait un ministre, à la mi-septembre, à l’Agence France-Presse. Quand il est réservé sur quelque chose, il attend le plus tard possible pour décider. »

« Macron n’est pas fixé. Il oscille », confirme au Monde un ancien ministre et député, au fait du dossier. « J’ai en la matière une opinion personnelle qui, comme celle de nombreux Français, peut évoluer, évolue, évoluera, qui le sait ? », déclarait Emmanuel Macron, le 3 avril. Ce même jour, il s’était pourtant engagé à « bâtir un projet de loi d’ici à la fin de l’été 2023 » devant les membres de la convention citoyenne sur la fin de vie, dont 76 % se sont prononcés pour l’instauration d’une aide active à mourir.

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