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Emmanuel Macron incarne une vision de l’écologie productiviste

Emmanuel Macron, à Marseille, le 23 septembre 2023.

Mettre en avant les opportunités, plutôt que les sacrifices. Emmanuel Macron a dessiné un avenir radieux pour le pays, source d’emplois, d’industries vertes et de paysages fleuris, lors de son discours tant attendu sur la planification écologique, lundi 25 septembre. Depuis l’Elysée, le chef de l’Etat a présenté sa stratégie pour faire face au réchauffement climatique, à l’issue de plus de deux heures de réunion aux côtés de sa première ministre, Elisabeth Borne, et de dix-sept membres du gouvernement.

Initialement programmé début juillet, mais reporté à la suite des émeutes urbaines, ce « discours de la méthode », selon l’Elysée, détaille comment la France parviendra à réduire 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre, d’ici à 2030 par rapport à 1990. Une gageure ? « Un chemin atteignable », rassure M. Macron, troquant le chiffre de 55 % pour celui, bien moins vertigineux, d’une baisse de 5 % par an de nos émissions.

Présenté comme l’équivalent du discours de la Sorbonne qu’Emmanuel Macron avait tenu en septembre 2017 sur l’Europe, et de celui de Belfort en février 2022 sur la politique énergétique, le propos présidentiel devait poser la doctrine macroniste de l’écologie. Une « écologie à la française », fondée sur la rationalité et la « science », a martelé le président de la République. Loin de la « cure » imposée par les Verts prônant la décroissance, le chef de l’Etat promet aux Français une « sobriété mesurée ». Fustigeant le « déni » d’une partie de la droite et de l’extrême droite, il vante une trajectoire qui permettra de « protéger nos vies et nos paysages », et donc « l’identité profonde de la France ».

« Reprendre le contrôle »

Le sujet du réchauffement climatique qui charrie son lot de tragédies, allant des canicules meurtrières aux inondations torrentielles, est anxiogène. Certes. Le chef de l’Etat avait théorisé, en 2022, la « fin de l’abondance », évoquant l’épuisement programmé des ressources naturelles. A cela s’ajoutent le dérèglement du climat et l’effondrement de la biodiversité. Mais la France, croit M. Macron, peut affronter le défi et même en tirer profit. Puisque son écologie, dit-il, « crée de la valeur » et va faire « massivement travailler les Français » avec de grands projets comme la construction de treize RER métropolitains, financés à hauteur de 700 millions d’euros par l’Etat, et la production sur son sol d’usines de batteries et de voitures électriques.

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Prenant le contre-pied du déclinisme, il vante une France qui « reprend le contrôle » – terme cher à la droite –, anticipant la réforme du marché européen de l’électricité, qui doit permettre de faire baisser les prix. Et décrit une France pionnière qui sortira du charbon d’ici au 1er janvier 2027. « Nous sommes le premier pays à nous doter d’une stratégie nationale », se félicite-t-il, assurant que cette vision de l’écologie sera portée « partout dans le monde ».

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