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Élections sénatoriales : majorité confortée à droite, la gauche en progression et le RN de retour

Les résultats des élections sénatoriales ont confirmé dimanche la stabilité du Sénat, dominé par la droite, et les difficultés pour Renaissance, dans un scrutin marqué par le retour du RN au Palais du Luxembourg, avec trois élus. 

« Le Sénat continuera à être ce contre-pouvoir indispensable à la démocratie », a déclaré le président du Sénat, Gérard Larcher, dans un communiqué, au terme d’élections sénatoriales qui ont confirmé, dimanche 24 septembre, la stabilité du Sénat, dominée par la droite. Le scrutin a également été marqué par les difficultés du camp macroniste et par le retour du Rassemblement national (RN) au Palais du Luxembourg, avec trois élus.

« La majorité sénatoriale [de droite et du centre] va être confortée », s’est réjoui le chef des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, auprès de l’AFP. « Le groupe LR restera le plus important de très très loin », avec une « stabilité », a-t-il souligné, en confirmant sa candidature à sa propre succession à la tête du groupe.

Bruno Retailleau a aussi dénoncé un « nouvel échec du président de la République [au Sénat] », en raison, selon lui, de la « déconnexion du macronisme avec le terrain ».


La droite avançait sans pression dans le sillage de son chef LR, Gérard Larcher, réélu pour un sixième mandat dans les Yvelines avant une confirmation plus que probable à son poste de président du Sénat le 2 octobre. « Le Sénat continuera à être ce contre-pouvoir indispensable à la démocratie », a déclaré ce dernier à l’issue du vote. 

Les Républicains constatent tout de même une petite érosion et tablent sur un groupe d’environ 140 sénateurs, contre 145 auparavant, selon leurs dernières estimations dimanche soir. Le rééquilibrage est favorable au groupe allié de l’Union centriste d’Hervé Marseille, réélu dans les Hauts-de-Seine, qui espère « enrichir » ses troupes et « atteindre la soixantaine de membres ».

Coup dur pour Renaissance

À moins de huit mois du prochain grand rendez-vous électoral des européennes, 170 des 348 sièges de sénateurs étaient à pourvoir pour six ans dans une quarantaine de départements, des Landes au Pas-de-Calais en passant par Paris, l’Île-de-France ou Mayotte. Les 178 autres le seront en 2026.

Dès dimanche matin, le parti du président, Emmanuel Macron, a enregistré une défaite emblématique, celle de la secrétaire d’État à la citoyenneté, Sonia Backès, seule ministre en lice à l’échelle nationale, battue au second tour en Nouvelle-Calédonie par l’indépendantiste Robert Xowie.

Cette défaite devrait conduire Sonia Backès à quitter le gouvernement, une règle jusqu’ici appliquée par le président de la République pour ses ministres aux législatives, mais, ni l’Élysée ni Matignon n’ont répondu dimanche à l’AFP à ce sujet.

L’ancienne ministre Renaissance Brigitte Bourguignon, déjà défaite aux législatives 2022, a quant à elle été battue dans le Pas-de-Calais.

Parmi ses cadres au Sénat, Renaissance a sauvé le siège de Xavier Iacovelli (Hauts-de-Seine), mais pas celui de Julien Bargeton à Paris, ni d’Alain Richard (Val-d’Oise). Les macronistes réunis au sein du groupe RDPI (24 élus) vont voir leurs troupes diminuer, même si leur chef de file, François Patriat, a assuré que son groupe « finira[it] à plus de 20 membres » malgré un scrutin où « tout le monde était contre [lui] ».

À Saint-Pierre-et-Miquelon, l’ancienne ministre des Outre-mer Annick Girardin a été élue. 

À l’image de Louis Vogel, élu en Seine-et-Marne, le parti Horizons de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe semble de son côté plus fringant après ses victoires municipales à Reims ou à Angers, synonymes de sièges quasi-acquis.

« Victoire historique » de la gauche à Paris

Dans un hémicycle encore attaché au traditionnel clivage gauche-droite, le Parti socialiste (PS) compte bien rester le deuxième groupe du Sénat (64 sénateurs actuellement). 

« Symboliquement, c’est important », reconnaît le chef de file socialiste, réélu dans le Nord, Patrick Kanner, satisfait d’avoir signé « un accord gagnant-gagnant » avec les communistes et les écologistes dans une quinzaine de départements. L’ambition sous-jacente était d’atteindre les 100 sénateurs de gauche dans l’hémicycle, contre 91 avant ce renouvellement.

Pari gagné dans la capitale où ce rassemblement envoie au palais du Luxembourg huit des douze sénateurs parisiens, pendant que la droite divisée obtient quatre sièges. 

L’ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot fait ainsi son entrée au Sénat tout comme le communiste Ian Brossat. Ce résultat marque « une victoire historique des écologistes à Paris », a lancé auprès de l’AFP Yannick Jadot, qui y voit la « montée en puissance des écologistes sur ce territoire ».

Yannick Jadot devrait rejoindre un groupe vert légèrement renforcé, notamment par Mathilde Ollivier, élue sénatrice des Français de l’étranger, à seulement 29 ans, et qui devient ainsi la plus jeune membre du Sénat. « C’est important pour ma génération, la génération climat aussi, d’être représentée dans les institutions », a-t-elle réagi auprès de l’AFP.

Le groupe communiste va lui aussi légèrement progresser : il a annoncé compter 17 sénateurs contre 15 avant l’élection.

Cette alliance de gauche n’a pas plu à la France insoumise, écartée faute de disposer d’un maillage local suffisant pour garnir les rangs du Sénat. « Le refus de l’union autour de la Nupes aura coûté à la gauche près de 10 sièges », a dénoncé LFI dans un communiqué.

Enfin le Rassemblement national, absent au Sénat depuis le départ de Stéphane Ravier chez Reconquête, fait son retour au Sénat. Le parti d’extrême droite a annoncé obtenir trois sièges : Christopher Szczurek dans le Pas-de-Calais, Joshua Hochart dans le Nord et Aymeric Durox en Seine-et-Marne. 

Revenue ces derniers mois sur le devant de la scène médiatique avec des commissions d’enquête remarquées (Affaire McKinsey, Fonds Marianne…), le Sénat se plaît à souligner le sérieux de ses débats face au tumulte de l’Assemblée.

Avec AFP


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