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Tuberculose : après la pandémie de Covid-19, l’ONU cherche à revitaliser le combat

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, et la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, lors d’une réunion sur la couverture sanitaire universelle en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, le 21 septembre 2023.

Il s’agit d’écrire le « dernier chapitre » d’une histoire qui dure depuis « des millénaires ». Vendredi 22 septembre à New York, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tenté de montrer la lumière au bout du tunnel aux représentants réunis lors du sommet contre la tuberculose, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est ouverte mardi. L’OMS et tous les experts martèlent que cette infection pulmonaire peut être prévenue et soignée ; elle a pourtant encore tué 1,6 million de personnes en 2021, essentiellement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Les pays membres ont approuvé une déclaration politique fixant plusieurs objectifs, notamment la mise à disposition de traitements préventifs et curatifs pour au moins 90 % des malades et le soutien à la recherche pour disposer d’un nouveau vaccin. Ils veulent par là revitaliser un combat majeur pour la santé mondiale, que le Covid-19 a fait passer au second plan en éloignant les objectifs adoptés lors du sommet précédent, en 2018.

D’après un rapport de l’OMS paru en octobre 2022, le Covid-19 a effacé quatre ans de progrès. En accaparant les ressources, la pandémie a provoqué une chute de 18 % pour les cas de tuberculose détectés, passant de 7,1 millions en 2019 à 5,8 millions en 2020. L’OMS évoque un « rattrapage partiel » en 2021, à 6,4 millions, soit le niveau enregistré en 2017. On estime que 40 % des cas de tuberculose, sur 10,6 millions en 2021, ne sont pas diagnostiqués ou pas notifiés aux autorités. La mortalité a augmenté entre 2019 (1,4 million de morts) et 2021, signant un retour, là encore, au niveau de 2017.

Manque de traitements

La plupart des objectifs de traitement fixés en 2018 n’ont pas été atteints, ni pour la tuberculose « pharmacosensible » – qu’on peut soigner avec les traitements de première intention – ni pour la tuberculose « pharmacorésistante », qui demande des soins plus lourds. En 2022, tous types de tuberculose et tous âges confondus, il aura manqué 6 millions de traitements pour un objectif fixé à 40 millions. Concernant la tuberculose pharmacorésistante, il aura manqué 675 000 traitements pour adultes sur la cible fixée à 1,5 million. Le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme parle en revanche pour 2022 d’un « net rétablissement » dans les 110 pays où il opère, avec 6,7 millions de malades sous traitement, contre 5,8 millions en 2019.

L’objectif financier n’est pas mieux tenu : prévu à 13 milliards de dollars (12,2 milliards d’euros) par an, le financement pour la lutte opérationnelle a plafonné à 5,8 milliards de dollars en 2022, selon l’OMS. Le financement de la recherche n’a atteint que 1 milliard de dollars l’an dernier, contre 2 milliards attendus.

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