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Paris 2024 : « Le Comité d’organisation des Jeux a décidé de fermer les yeux sur le sponsoring toxique de Coca-Cola »

« Plus vite, plus haut, plus fort ». La devise de l’olympisme pourrait se parer d’autres superlatifs, comme « plus grandiose », inhérents à l’organisation des Jeux olympiques (JO). Ces principes en appellent un autre : « plus cher ». Et l’on se rend bien compte que, pour financer un tel gigantisme, il est nécessaire de se mettre en chasse de budgets supplémentaires. La présence de Coca-Cola parmi les sponsors majeurs de l’événement s’inscrit dans ce cadre. Elle est aussi symptomatique de l’absence de changement de paradigme en matière de réflexion sur la politique de santé de nos concitoyens, mais aussi sur notre environnement.

Parrain officiel du relais de la flamme, Coca-Cola a également obtenu le privilège d’avoir son image jouxtant celle des porteurs du flambeau. La multinationale est une nouvelle fois associée à l’idéal d’un esprit sain dans un corps sain, visant ainsi à être assimilée, dans l’esprit du grand public, à une boisson pour sportifs.

Pourtant, l’organisation des JO en France était une belle occasion pour promouvoir la santé et réduire nos dépenses de soins abyssales. Malheureusement, le choix de Coca-Cola comme sponsor n’incite pas à l’optimisme. Car il est bien documenté que la consommation de boissons sucrées (jus de fruits et sodas) provoque un dérèglement métabolique contribuant largement à une pandémie meurtrière et silencieuse : celle des maladies chroniques dites « non transmissibles ».

Elles se nomment obésité, dyslipidémie, diabète, stéatose hépatique non alcoolique (appelée NASH), hypertension artérielle. Elles font le lit de nombreuses complications, comme les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, mais aussi l’insuffisance cardiaque, les apnées du sommeil, les maladies rénales, les cancers, l’arthrose. La NASH est même devenue la première cause de cirrhose et de cancer du foie aux Etats-Unis.

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Les sodas sont également un fléau pour la denture en favorisant l’érosion de l’émail et les caries. Contrairement aux idées reçues, les boissons estampillées « Light » ou « Zéro » altèrent la régulation de la satiété et sont associées à un risque accru de troubles métaboliques et de maladies cardio-vasculaires. Récemment, l’Organisation mondiale de la santé a enfin déconseillé la consommation des édulcorants.

Pollution mondiale

Toutes ces pathologies ont pour point commun d’être plus faciles et moins coûteuses à prévenir qu’à traiter, avec des mesures très simples : moins de sucres, moins d’aliments transformés, de l’activité physique. Il est donc aisé de comprendre qu’une stratégie cohérente de prévention de ces pathologies doit reposer sur des messages simples visant à dissuader la consommation de tels produits. Ces messages sont constamment parasités par la communication tapageuse de ces entreprises, comme Coca-Cola, qui vendent des risques et produisent des maladies (Jean-David Zeitoun, Le Suicide de l’espèce, Denoël, 256 pages, 20 euros).

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