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L’Ukraine brise le blocus naval russe en mer Noire

Le vraquier « Aroyat », battant pavillon de l’archipel des Palaos, quitte le port de Tchornomorsk chargé de plusieurs milliers de tonnes de blé, le 22 septembre 2023.

C’est une petite victoire pour l’Ukraine, même si rien ne garantit qu’elle sera durable. Vendredi 22 septembre, un navire chargé de plusieurs milliers de tonnes de blé a quitté le port de Tchornomorsk, situé au sud d’Odessa, pour se rendre en Egypte, rompant de fait le blocus naval imposé par la Russie depuis la non-reconduction de l’accord céréalier qui permettait à l’Ukraine d’exporter une partie de ses produits agricoles malgré la guerre.

Le vraquier Aroyat, battant pavillon de l’archipel des Palaos, a été chargé de « 17 600 tonnes de blé ukrainien », a indiqué Oleksandr Kubrakov, ministre des infrastructures ukrainien, dans un message publié vendredi sur X (anciennement Twitter). Le navire a emprunté un « couloir temporaire » qui chemine le long des côtes ukrainiennes jusqu’aux eaux territoriales roumaines. Un premier bâtiment, le Resilient-Africa, avait déjà emprunté la même voie le 19 septembre, mais il ne transportait que 3 000 tonnes de blé.

Ces déplacements de navires céréaliers sont les premiers depuis que la Russie a refusé de renouveler, le 17 juillet, l’accord noué en 2022 avec l’Ukraine sous l’égide de la Turquie. Celui-ci avait permis à Kiev de sortir quelque 33 millions de tonnes de grains par la mer depuis juillet 2022, avant que Moscou ne décide d’y mettre fin. La Russie avait annoncé cet été que tout navire commercial qui tenterait de rejoindre ou de quitter un port ukrainien serait désormais considéré comme une cible militaire, imposant de facto un blocus naval.

Moyens russes limités

Cette première reprise du trafic maritime a été précédée de plusieurs actions militaires ukrainiennes, qui ont contribué à éloigner les navires russes du golfe d’Odessa et réduit les moyens de surveillance de Moscou. Le 11 septembre, les Ukrainiens ont notamment revendiqué la prise de plusieurs plates-formes de forage occupées par les Russes dans le nord-ouest de la mer Noire. Sans personnel, mais dotées de radars et de moyens de détection, ces installations offshore étaient utilisées pour surveiller le trafic maritime dans la région.

Fin août, une importante station radar située au cap Tarkhankout, dans l’extrême ouest de la Crimée, a également été endommagée, sans doute lors d’un raid nocturne mené par des forces spéciales ukrainiennes, venues depuis le continent à bord de vedettes rapides. Selon les experts militaires, la station de Mayak permettait aux Russes de contrôler tous les aéronefs survolant le nord et la partie centrale de la mer Noire. « L’objectif est clairement d’aveugler les Russes », assure une source militaire. Le quartier général de la flotte russe de la mer Noire, situé en plein centre de Sébastopol, a été aussi la cible d’une attaque de missiles, vendredi 22 septembre.

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