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« Taïwan est à la pointe des stratégies de réduction des risques économiques à l’égard de la Chine »

Le sommet du G7 qui s’est tenu du 19 au 21 mai à Hiroshima, au Japon, a confirmé une approche de réduction des risques vis-à-vis de la Chine plutôt qu’un véritable découplage. Le principal objectif d’une telle politique est d’atténuer, du point de vue de la sécurité nationale, les risques économiques liés à une dépendance excessive à l’égard de partenaires autoritaires comme la Chine et la Russie.

Cependant, dans un certain nombre de secteurs critiques, tels que les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle, la stratégie préférée des pays démocratiques reste le découplage, c’est-à-dire la mise en place d’un modèle de chaîne d’approvisionnement affranchi de la Chine. Les échanges devraient, en revanche, se poursuivre normalement dans les secteurs impliquant un risque faible sur le plan de la sécurité nationale : l’électroménager, l’habillement, l’alimentation, etc.

Des questions comme celles du travail forcé ou des émissions de carbone ne continueront pas moins à avoir un impact profond sur la réorganisation du réseau mondial d’approvisionnement. Par exemple, un projet européen de règlement devrait autoriser les autorités douanières à interdire d’entrée dans l’Union européenne (UE) des produits impliquant du travail forcé.

De même, l’UE et les Etats-Unis négocient depuis 2021 un accord sur l’acier et l’aluminium prévoyant des obligations de réduction des émissions de carbone, afin de contrôler l’importation d’acier produit par des entreprises ne présentant pas des normes environnementales suffisantes : la Chine devrait être le premier pays concerné. Ses constructeurs automobiles sont aussi les premiers visés par l’enquête annoncée par la Commission européenne sur les subventions publiques dans ce secteur.

Consensus occidental

Ces réformes réglementaires en faveur du respect des valeurs universelles de justice en matière d’environnement et de travail ne visent pas directement la Chine, mais le fait que celle-ci soit « l’usine du monde », où se multiplient conflits du travail et abus environnementaux, signifie que certaines chaînes d’approvisionnement seront probablement amenées à y réduire leur présence. Il s’agit là de risques économiques non liés à la sécurité nationale, dont les milieux d’affaires doivent également prendre conscience.

Taïwan est de fait à la pointe des stratégies de réduction des risques économiques à l’égard de la Chine. Les investissements taïwanais en Chine ont commencé à décliner une dizaine d’années environ avant que les Etats-Unis et l’UE n’en viennent à considérer la Chine comme un concurrent stratégique. En 2022, ils s’élevaient à environ 4,5 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros), soit un tiers seulement du pic des 14 milliards atteint en 2010. Alors que 83,3 % des investissements extérieurs taïwanais allaient à la Chine en 2010, elle n’en a accueilli que 34,7 % en 2022. Les investissements taïwanais vers d’autres régions ont dépassé en volume ceux effectués en Chine.

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