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La douloureuse tournée américaine de Benyamin Nétanyahou

Le président américain, Joe Biden (à gauche), et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, en marge de la 78ᵉ Assemblée générale de l’ONU, le 20 septembre 2023.

Le rendez-vous a eu lieu finalement. Il fut cordial devant les caméras, ponctué de quelques touches d’humour. Mercredi 20 septembre, le président américain, Joe Biden, a reçu le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un hôtel new-yorkais, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, après l’y avoir fait patienter une demi-heure. Ce n’était qu’un délai de plus. M. Biden n’avait cessé de repousser l’entrevue, inquiet de la dérive illibérale du gouvernement mené par son « ami » depuis décembre 2022.

Le fait que la rencontre n’ait pas eu lieu à la Maison Blanche est apparu comme une sanction. Mercredi, M. Biden a déclaré qu’il souhaitait l’y recevoir dans l’année. Il met fin à une attente qui nuisait à M. Nétanyahou en Israël et encourageait les manifestations contre lui. Cette rencontre est un baume pour « Bibi l’Américain », au milieu d’une tournée douloureuse aux Etats-Unis.

M. Nétanyahou a connu M. Biden voilà quarante ans, alors que le premier entamait sa carrière météorique à l’ambassade israélienne à Washington. L’homme du Likoud a ensuite pris l’habitude de débarquer en terrain conquis aux Etats-Unis, comme sur une scène, où il façonne sa stature d’homme d’Etat, sans pareille à domicile. Mais, cette fois-ci, la visite du premier ministre connaît de sérieux accrocs. A chaque étape de son déplacement, il est poursuivi par des manifestants qui dénoncent sa réforme de la justice, laquelle menace de renverser l’équilibre des pouvoirs au profit du gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays.

« Joe, aide à sauver Israël »

M. Biden a déjà enjoint à M. Nétanyahou de renoncer à imposer ce plan sans concertation. Mercredi, le président américain l’a à peine évoqué devant les caméras. Une déception pour les opposants israéliens, qui brandissaient au pied de l’hôtel des pancartes : « Joe, aide à sauver Israël. » « Sous votre direction, M. le président, nous pouvons forger une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite », a humblement salué M. Nétanyahou. Pour concrétiser cette ambition américaine, le premier ministre pourrait être contraint d’abandonner ses partenaires de coalition les plus radicaux. M. Biden doit aussi maintenir leur concertation face aux lents progrès du programme nucléaire iranien.

« Ici, il nous craint. Ici, il nous prête attention », affirme à New York Roee Neuman, l’un des porte-parole des protestataires qui se rassemblent depuis huit mois déjà au cœur de Tel-Aviv. Leurs opérations d’agit-prop porte sur les nerfs du premier ministre israélien, qui voyage avec son épouse Sarah. Dès dimanche, il s’est emporté, à l’aéroport de Tel-Aviv et les a accusés de « s’allier à l’OLP [Organisation de libération de la Palestine], à l’Iran et à d’autres », en « calomniant Israël devant toutes les nations ». Ses opposants y ont entendu une incitation à la violence.

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