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Brigitte Bardot : « Madame von der Leyen, vous avez le devoir de changer le sort de millions d’animaux détenus dans des conditions indignes »

Le 13 septembre, lors de votre discours sur l’état de l’Union, vous avez envoyé un signal extrêmement négatif sur le manque d’ambition de la Commission européenne à présenter le paquet législatif consacré à l’amélioration de la condition animale dans les élevages, les transports et les abattoirs.

Cette révision des réglementations européennes, annoncée dès 2020, devait être publiée cet automne, basée sur les avis scientifiques rendus par l’Autorité européenne de sécurité des aliments [EFSA] et partant du constat, de la Commission elle-même dans son bilan de qualité publié en 2022, que les textes actuels sont obsolètes et incomplets.

Le comité d’examen de la réglementation a déjà validé la proposition qui lui a été présentée par la Commission européenne, et qui s’inscrit dans la stratégie « de la ferme à la fourchette » (From farm to fork). Pourtant, d’après votre feuille d’intention, également publiée le 13 septembre, ce paquet législatif ne ferait plus partie des priorités du Pacte vert européen.

Sortie progressive de l’élevage en cage

Ce n’est peut-être pas la priorité d’une potentielle candidate à sa propre réélection, qui doit pour cela composer avec la position des droites européennes, hostiles à toute amélioration de la condition animale, mais c’est une priorité pour celles et ceux qui se sont mobilisés à travers l’Initiative citoyenne européenne (ICE), pour la fin des cages notamment.

Cette révision est l’occasion d’uniformiser la législation pour protéger les éleveurs de distorsions de concurrence entre les différents Etats membres, mais aussi de garantir la compétitivité du secteur agricole grâce à l’inclusion de « mesures miroirs » afin que les produits importés respectent les normes imposées aux producteurs européens.

Le 23 août, mes collaborateurs se sont entretenus avec le ministre français de l’agriculture, Marc Fesneau, qui s’est dit favorable à cette nécessaire révision de la législation, en particulier la sortie progressive de l’élevage en cage avec un accompagnement de la filière cunicole.

Lire la tribune : Article réservé à nos abonnés Pour « une politique agricole et alimentaire commune »

En sacrifiant cette révision attendue sous des prétextes inflationnistes, vous donnez raison au lobby Copa-Cogeca [Comité des organisations professionnelles agricoles de l’Union européenne] pour que rien ne soit fait afin d’améliorer le sort des bêtes. Vous trahissez aussi les Etats qui souhaitent s’engager et accompagner les bonnes pratiques, et ceux qui, au sein de votre Commission, travaillent, depuis des années, à élever les normes européennes de « bien-être animal ».

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