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Violences sexuelles : la commission d’enquête parlementaire qui agite le sport français

A dix mois des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, le sport français traverse-t-il une nouvelle zone de turbulences ? Après les crises dans le rugby, le football ou encore au Comité national olympique et sportif français (CNOSF), c’est la commission d’enquête sur les dysfonctionnements au sein des fédérations sportives et des organismes de gouvernance du monde sportif, créée le 20 juin à l’initiative des députées Sabrina Sebaihi (écologiste, Hauts-de-Seine) et Béatrice Bellamy (Horizons, Vendée), qui agite l’écosystème.

Dans un courrier daté du 19 juillet (que Le Monde a pu consulter), le président du CNOSF, David Lappartient, se dit « étonné » de la démarche portée par la commission, motivée, selon lui, par une représentation « caricaturale » quant à une prétendue « opacité » du monde sportif. Le patron du CNOSF, qui parle d’« accusations outrancières », émet en outre des doutes dans sa lettre – envoyée en copie notamment aux présidents de fédérations sportives françaises, à la première ministre, Elisabeth Borne, et à la ministre des sports et des JOP, Amélie Oudéa-Castéra –, sur le calendrier de la création de cette commission, à quelques mois des Jeux : « Nous nous interrogeons sur les objectifs que vous recherchez, sur les finalités exactes de cette mission. » « C’est un nouveau coup dur que vous portez au modèle sportif français », accuse celui qui est également membre du Comité international olympique. Dans le courrier, M. Lappartient dit se tenir à la disposition de la commission – il sera auditionné au début d’octobre, comme les présidents de fédérations, la ministre des sports et d’autres responsables du sport français.

« Ma commission dérange », est convaincue Sabrina Sebaihi. « Je sais que les fédérations sont très mécontentes de nos travaux. Le courrier de M. Lappartient est scandaleux. Il nous accuse de faire mauvaise presse aux JO, mais les victimes de violences sexuelles doivent-elles attendre les JO pour que les choses changent dans le sport ? M. Lappartient est-il la bonne personne aujourd’hui pour transformer le mouvement sportif ? », questionne la députée.

Sollicité sur l’existence de ce courrier, le patron du CNOSF assure s’être « exprimé au nom de l’ensemble du mouvement sportif ». « Mes collègues et moi n’avons pas de divergence sur l’objectif recherché [par la commission], mais nous sommes tous outrés de la façon dont les choses se passent. On sent que l’objectif, c’est de jeter l’opprobre sur l’ensemble du mouvement sportif, et ça, c’est inacceptable, s’emporte-t-il. Madame la députée a une image du mouvement sportif qui est fort éloignée de la réalité. Qu’elle nous voie comme des alliés pour améliorer les choses et pas l’inverse. »

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