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Valdunes, lâché par son actionnaire chinois, cherche toujours un repreneur

Manifestation contre la fermeture de Valdunes, à Dunkerque, le 12 mai 2023.

Symbole de la splendeur de l’aciérie dunkerquoise dans les années 1970, la forge construite sur le sable en 1911 que beaucoup appellent encore ici « l’usine des dunes » cherche un repreneur. Installée à Leffrinckoucke, près de Dunkerque, elle a employé jusqu’à 3 100 personnes. Elle n’en compte plus que 90, auxquels il faut ajouter les 260 métallurgistes de Trith-Saint-Léger, dans le Valenciennois. Les deux entités, qui constituent le groupe Valdunes, ont appris en mai que leur actionnaire, le chinois MA Steel, qui avait repris le groupe au tribunal de commerce en 2014, les lâchait, provoquant la stupeur puis la colère.

Au moment où les bonnes nouvelles s’accumulent pour l’industrie dunkerquoise, l’avenir du dernier fabricant en France de roues et d’essieux pour le ferroviaire est suivi de près par Bercy qui dit étudier, parmi d’autres, le projet porté par la CGT d’un consortium Alstom-SNCF pour relancer une activité en chute libre depuis des mois.

C’est à Leffrinckoucke que l’acier est forgé et transformé en roues. Elles sont ensuite usinées, traitées thermiquement et assemblées à Trith-Saint-Léger. Le sort des deux sites est donc lié. Mais le restera-t-il ? Plusieurs repreneurs potentiels ont manifesté leur intérêt mais aucun pour les deux sites. De quoi inquiéter les métallurgistes CGT, comme Philippe Lihouck, forgeron et délégué syndical, pour qui une séparation des deux activités signerait la disparition annoncée de Valdunes : « Notre force, c’est d’être une seule entité. Autrement, c’est la fin. » Maxime Savaux, secrétaire CGT du groupe, voit dans ces propositions de reprise à la découpe « la mort programmée de Valdunes dans trois ans ».

« Suspension temporaire » de la grève

Fort de l’appui politique qu’ils ont réussi à mobiliser, les Valdunes veulent que l’Etat obtienne d’Alstom et de la SNCF qu’ils s’associent pour reprendre les deux sites et s’engagent à se fournir chez eux. Ce n’est pas gagné, la SNCF et la RATP privilégiant depuis quelques années des fournisseurs italiens, tchèques ou espagnols. Une « aberration » pour la CGT et les élus du territoire qui cherchent la logique « quand on prétend vouloir réindustrialiser la France et développer le trafic ferroviaire ». La reprise globale des deux sites est, pour la CGT, « une évidence environnementale, sociale et industrielle ». Elle a fait voter ce lundi la « suspension temporaire » de la grève illimitée, lancée début septembre, dans l’espoir de mettre la pression sur le ministère de l’industrie.

Toujours à la recherche d’un repreneur fiable pour les deux sites, qui ont besoin d’importants investissements, Bercy dit ne pas privilégier l’hypothèse d’un consortium entre Alstom et la SNCF. Ce n’est pas exclu, mais ce n’est qu’une option parmi d’autres. Selon nos informations, parmi les potentiels repreneurs (ils seraient six ou sept à avoir manifesté leur intérêt), un industriel dunkerquois a des vues sur Leffrinckoucke, mais son projet n’est pas dans le ferroviaire. Une hypothèse rejetée par la CGT, mais qui pourrait sauver une partie des emplois, alors qu’une mise en redressement judiciaire était attendue dans les prochaines semaines.

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