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La Cour des comptes prône une simplification des aides du CNC au financement du cinéma

L’entrée de la Cour des comptes, à Paris.

D’un côté les fleurs, de l’autre les épines. Il faut lire entre les lignes le rapport de la Cour des comptes sur le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), rendu public, mercredi 20 septembre, par le président de l’institution parisienne de la rue Cambon, Pierre Moscovici. Ce document d’une centaine de pages, qui examine sur plus d’une décennie (2011-2022) les différentes missions dévolues au CNC, commence par faire l’éloge de cet établissement public administratif, créé en 1946, véritable « pilier de la politique française de soutien au cinéma depuis soixante-dix ans », qui a su s’adapter aux différentes mutations (numérisation des salles, arrivée des plates-formes…) et distribue, grâce à des aides sélectives et automatiques, plus de 700 millions d’euros pour le secteur.

Tout au long de la conférence de presse, l’ancien ministre socialiste de l’économie et des finances (2012-2014) de François Hollande a usé d’un vocabulaire ciselé – pour ne pas dire qu’il a fait le grand écart –, affichant son soutien à la politique de création tout en insistant sur la nécessité de contrôler l’utilisation de « l’argent public » affecté au cinéma. « L’argent public doit être piloté par une décision publique, nul n’y échappe », s’est-il justifié.

Ce faisant, le président de la Cour des comptes a réactivé le débat sur la nature des aides – publiques ou privées ? – allouées au financement des films. Un débat ou plutôt une polémique ouverte après les déclarations de la réalisatrice Justine Triet, laquelle, recevant sa Palme d’or pour Anatomie d’une chute, le 27 mai, avait pris à partie les pouvoirs publics, accusés de vouloir « casser l’exception culturelle ».

La Cour des comptes se montre circonspecte sur la gouvernance du CNC, soulignant « la situation paradoxale d’un établissement qui voit sa trésorerie et son fonds de roulement déjà élevés progresser sur la période – pour atteindre respectivement 727 millions d’euros et 818 millions d’euros en 2022 –, alors que ses résultats nets de gestion ont été à sept reprises négatifs entre 2011 et 2022 ».

« Création d’un comité d’audit »

Pierre Moscovici a réclamé « la création d’un comité d’audit rattaché au conseil d’administration, comme il en existe pour de nombreux établissements culturels ». A cet égard, il s’est réjoui de la réponse de la première ministre, Elisabeth Borne, laquelle s’est engagée, dans sa réponse au rapport de la Cour des comptes, « à ce que le CNC révise ses présentations budgétaires et comptables, dans le sens d’une plus grande clarté ». Et d’ajouter, toujours en pesant ses mots : « La Cour s’interroge d’ailleurs sur les raisons pour lesquelles cette proposition n’est pas acceptée avec plus d’enthousiasme par le CNC lui-même. »

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