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Neutralité carbone : RTE détaille « la grande bascule » que va devoir effectuer la France dans la prochaine décennie

Lors de travaux de maintenance sur des lignes à haute tension, près de Flers (Orne), le 19 avril 2023.

Fin 2021, le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE) publiait plusieurs scénarios permettant à la France d’atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050. Depuis, l’adoption de la législation européenne « Fit for 55 » (« Ajustement à l’objectif 55 ») a rehaussé l’ambition climatique des pays européens, qui se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à 1990 d’ici à 2030. En parallèle, la guerre en Ukraine a renforcé la volonté de la France de gagner en indépendance énergétique et de se réindustrialiser, pour sécuriser ses chaînes d’approvisionnement.

A la lumière de ces évolutions, RTE a détaillé, mercredi 20 septembre, « la grande bascule » que le pays va devoir opérer non pas d’ici à 2050, mais au cours de la prochaine décennie. Ce « bilan prévisionnel 2023-2035 », publié en pleine élaboration de la nouvelle stratégie française énergie-climat, confirme d’abord que la consommation d’électricité doit croître de manière rapide pour atteindre 615 térawattheures (TWh) en 2035 (contre 460 TWh en 2022), selon le scénario dit « de référence ».

L’électricité représente aujourd’hui un quart de la consommation d’énergie, largement dominée par le pétrole et le gaz. « Cette augmentation représente une rupture par rapport aux années passées, précise Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE. L’ampleur de la hausse et l’horizon de cette inflexion sont encore incertains. »

Quatre leviers identifiés

Parmi les secteurs qui devraient connaître une forte électrification figure notamment celui du transport. En 2035, le parc automobile devrait compter environ 18 millions de véhicules électriques légers, contre 25 millions de voitures thermiques. RTE a par ailleurs révisé à la hausse ses perspectives d’électrification des poids lourds, avec une cible de 100 000 camions électrifiés dans une dizaine d’années.

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La production d’hydrogène bas carbone par électrolyse en 2035 devrait également être plus importante que ce qui avait été anticipé initialement. « Cela pourrait mobiliser 65 TWh d’électricité, ce qui est tout à fait significatif, insiste Thomas Veyrenc, directeur exécutif chargé de la stratégie et de la prospective chez RTE. Cela permettra de décarboner une partie de l’industrie et certains secteurs du transport lourd. »

Pour faire face à cette hausse de la consommation, la France a besoin d’activer, « dès à présent et simultanément », quatre leviers déjà clairement identifiés : l’efficacité et la sobriété d’abord, afin de maîtriser la demande, mais aussi le développement massif des énergies renouvelables et la maximisation de la disponibilité du parc nucléaire actuel. « Il existe des marges de manœuvre, mais il n’est pas possible de renoncer entièrement à l’un de ces leviers », répète Xavier Piechaczyk.

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