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Planification écologique : « La crise que traversent l’éducation nationale et la santé démontre de façon éclatante les dangers du court-termisme »

Revenu en force à la faveur de la crise climatique, le concept de planification, tel qu’il est utilisé par le gouvernement, ne signifie pas que l’Etat va s’occuper de tout. Il vise à rassurer les Français sur la capacité collective du pays à agir contre le réchauffement climatique : à force d’avoir été sous-estimé, le problème est devenu une menace tangible pour leur mode de vie, leur activité et leur survie.

Le processus suppose qu’après avoir défini un cap, une feuille de route, balisée par des étapes, soit exposée de façon suffisamment convaincante pour que les acteurs concernés se mettent en mouvement. Le résultat n’est pas garanti, mais la démarche vaut infiniment mieux que d’avancer à l’aveugle, au risque de ne pouvoir maîtriser les tensions et les désordres engendrés par le réchauffement climatique.

Il y a fort à parier que sans cette contrainte exogène, l’idée que l’action publique soit gouvernée par une vision doive s’inscrire dans le temps long et avoir pour objectif d’entraîner un maximum d’acteurs aurait été complètement négligée tant la pression s’exerce en sens contraire : les partis, dont l’une des fonctions est de produire des idées et d’animer le débat, sont défaillants, l’administration est de plus en plus associée à la production de normes étouffantes et le pouvoir politique se retrouve sous la dictature d’attentes immédiates à satisfaire et d’injustices à corriger au plus vite, sous peine d’être balayé.

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La crise que traversent actuellement l’éducation nationale et la santé, deux secteurs qui ont scellé le pacte républicain et donné ses lettres de noblesse au modèle social français, démontre pourtant de façon éclatante les dangers du court-termisme. Une lente dégradation s’y est produite à bas bruit pendant des années jusqu’à ce que soudain tous les problèmes convergent et que ces deux édifices, qui faisaient naguère la fierté française, apparaissent en état de grande fragilité.

Non seulement le métier d’enseignant n’attire plus, mais l’éducation nationale n’est plus associée à la notion d’ascenseur social. Le « niveau » y est de plus en plus décrié et les inégalités sociales s’y fossilisent. En matière de santé, la pénurie de médecins le dispute au burn-out du personnel hospitalier et à la fermeture de lits, créant des déserts médicaux qui accentuent la fracture territoriale. Comment, dans ces conditions, continuer de proclamer le droit à la santé pour tous ?

Montée de nouveaux besoins

Le « Rapport sur l’état des services publics », diffusé jeudi 14 septembre par le collectif transpartisan de gauche Nos services publics, a le mérite de dépasser le propos simpliste selon lequel la dégradation de ces deux joyaux français résulterait uniquement d’un manque de moyens publics. Il pointe la crise d’adaptation de ces deux modèles qui ne parviennent que très imparfaitement à répondre à la montée de nouveaux besoins liés, d’un côté, à la massification de l’enseignement, de l’autre, au vieillissement de la population.

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