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« La tenue de l’Assemblée générale des Nations unies est un moment crucial pour remettre les plus vulnérables au cœur des priorités de l’adaptation climatique »

Les effets les plus violents de la crise climatique frappent une poignée de pays où ils se conjuguent avec de graves conflits et une extrême pauvreté. L’International Rescue Committee (IRC) en est témoin dans de nombreux pays où elle vient en aide aux populations affectées par les guerres. Dans ces pays, le changement climatique est synonyme de faim, de déplacements de population et de conflits accrus pour l’accès à la terre et aux ressources disponibles.

On estime que 205 millions de personnes se trouvent aujourd’hui dans quinze pays à la fois extrêmement vulnérables au climat et touchés par des conflits. Onze de ces pays sont en Afrique. Le continent africain a peu contribué au changement climatique, ne générant que 4 % des émissions mondiales, et l’Afrique de l’Est, où s’est récemment tenue [du 4 au 8 septembre, au Kenya] la Semaine africaine du climat, ne contribue qu’à moins de 1 % des émissions mondiales.

Pourtant, les pays de cette région, en particulier l’Ethiopie, le Soudan du Sud et la Somalie, sont parmi les zones les plus exposées aux changements du climat et font partie de ceux qui reçoivent le moins de soutien international au titre de l’action climatique.

La tenue de l’Assemblée générale des Nations unies [du 19 au 26 septembre] doit être un moment-clé pour porter l’attention internationale sur les communautés particulièrement vulnérables qui sont restées à l’écart des efforts climatiques mondiaux jusqu’à ce jour.

Des engagements des bailleurs de fonds insuffisants

En Afrique de l’Est, 76,7 millions de personnes souffrent de faim aiguë et l’Ethiopie, le Soudan et la Somalie ont connu des conditions de sécheresse sans précédent suivies de graves inondations. Si l’on ajoute à cela les conséquences de l’expiration de l’accord sur les céréales de la mer Noire, l’insécurité alimentaire risque de s’y aggraver de façon dramatique.

Malheureusement, les engagements des bailleurs de fonds en matière de financements climatiques pour les Etats fragiles et en proie à des conflits sont systématiquement insuffisants. Les engagements pris la semaine dernière à Nairobi, lors de la Semaine africaine du climat, sont symptomatiques du manque d’investissements dans l’adaptation et la résilience des plus vulnérables.

L’essentiel des discussions a porté sur les énergies renouvelables, question évidemment primordiale pour le développement du continent, mais, une fois de plus, les pays gravement touchés par les conflits, c’est-à-dire les 10 % de pays ayant connu le plus grand nombre d’incidents violents au cours de la période 2010-2020, ont été laissés-pour-compte et ne devraient recevoir qu’un cinquième des investissements climatiques en comparaison de ceux destinés aux Etats épargnés par les conflits. Pourtant, les besoins des populations y sont au moins aussi vitaux, et l’acheminement de l’aide y est plus complexe et difficile.

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