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Gérald Darmanin-Gabriel Attal : deux jeunes ambitieux, une rivalité naissante

Gérald Darmanin et Gabriel Attal, à l’Élysée, le 16 mars 2022.

L’idée d’un déjeuner flottait dans l’atmosphère depuis quelques semaines. C’est finalement mardi 12 septembre que Gabriel Attal fut invité rue de Miromesnil, dans l’antre de Nicolas Sarkozy. Signe que le jeune ministre de l’éducation nationale pèse désormais suffisamment lourd politiquement pour susciter la curiosité de l’ex-président de la République, avide de distiller ses conseils de vieux fauve et de flairer les nouveaux talents.

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Lors de ces agapes, il fut question des souvenirs élyséens de l’ancien président de l’UMP, de son amour pour « Carla », et, bien sûr, de l’abaya que Gabriel Attal a fait interdire dans les écoles. « M. Attal a parfaitement raison », avait approuvé Nicolas Sarkozy, deux semaines plus tôt sur Europe 1, heureux que le ministre de l’éducation marque la rentrée sur le thème de la laïcité. Presque un adoubement. Un de plus de la part de celui qui a pris les allures d’un parrain de la politique.

Dans son livre Le Temps des combats (Fayard, 592 pages, 28 euros), sorti le 19 août, M. Sarkozy flatte un autre ministre du gouvernement : Gérald Darmanin, ancien de son parti, Les Républicains (LR). « Saura-t-il franchir une autre étape, voire l’étape ultime, celle qui mène à la présidence de la République ? Je le lui souhaite », écrit-il, vantant chez le ministre de l’intérieur « la compréhension des aspirations populaires et l’énergie sans laquelle aucun talent n’est utile ».

Deux stratégies

La présidentielle de 2027 est encore loin. Trop loin pour que Gabriel Attal, 34 ans, ose y penser tout haut. Mais le regard que le monde politique porte sur l’ex-porte-parole du gouvernement, réputé pour ses « punchlines » cinglantes, a changé depuis son arrivée Rue de Grenelle. Son nom figure depuis peu dans les sondages pour l’élection suprême où son score frise celui de M. Darmanin et dépasse celui de la première ministre, Elisabeth Borne. « Ces sondages, c’est une blague », minore-t-on au ministère de l’éducation nationale. La plaisanterie, pourtant, ne fait guère rire à l’intérieur.

Depuis de longs mois, une rivalité s’est installée entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal, que seuls l’ambition et l’attrait du pouvoir rapprochent. Le premier, ancien « Sarko boy » de 40 ans, reste fidèle à son ADN de droite, assumant le statut de « premier flic de France », qui soutient inlassablement ses troupes lorsqu’elles sont visées par des accusations de violences policières. « On a deux enjeux : récupérer une partie de l’abstention et reprendre des électeurs à Marine Le Pen. Une partie des policiers, par exemple », confiait le locataire de la Place Beauvau au Monde, le 26 août.

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