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Journée mondiale de lutte contre le sepsis : « Une prise de conscience globale du poids que ce syndrome fait peser sur notre système de santé est nécessaire »

Le sepsis est une maladie qui survient à la suite d’une infection contre laquelle la réponse immunitaire devient incontrôlée. Cette réponse inflammatoire inadéquate provoque des lésions tissulaires et une défaillance d’organes qui souvent entraînent la mort. A tout âge de la vie, une infection même initialement bénigne peut dégénérer en sepsis : abcès dentaire, méningite, appendicite, Covid-19, infection urinaire…

Chaque année, près de 50 millions de personnes dans le monde sont touchées par le sepsis, dont 40 % d’enfants de moins de 5 ans, selon un récent article publié dans la revue scientifique The Lancet. Onze millions en meurent. La France n’est pas épargnée, avec 261 000 cas en 2019 et plus de 60 000 décès, d’après un autre article scientifique. Les survivants conservent un risque de décès accru et souvent des séquelles extrêmement invalidantes socialement et professionnellement, telles que des amputations ou des troubles cognitifs.

Pourtant, le sepsis demeure largement inconnu de nos concitoyens et mal connu des professionnels de santé. Une enquête grand public menée en 2021 a montré que seulement 7 % des personnes interrogées en France connaissaient le terme sepsis. Une seconde enquête menée en 2022 auprès des professionnels de santé a montré une adhésion insuffisante aux recommandations de prise en charge de cette maladie.

Vaccination et hygiène des mains

Les autorités françaises ne restent pas inactives. S’appuyant sur un rapport d’experts remis en 2019, un plan d’action a été lancé pour lutter contre ce fléau, reconnu priorité de santé publique par l’Organisation mondiale de la santé en 2017. Toutefois, les mesures mises en place ne suffisent pas. Nous devons aller plus loin, plus vite pour faire sortir cette infection sévère de l’ombre. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter et pourrait même doubler d’ici à cinquante ans, sous l’effet du vieillissement de la population et du développement de la résistance aux antibiotiques. En l’état, notre système de santé n’est pas suffisamment organisé pour prendre de vitesse le sepsis.

Trop souvent, les patients adultes, mais aussi les enfants et les nouveau-nés, sont pris en charge au paroxysme de l’infection, en service de réanimation, alors que des signes précurseurs et un diagnostic précoce auraient pu alerter en amont. Ces retards de prise en charge ont de lourdes conséquences. Chaque heure qui passe sans traitement approprié réduit drastiquement les chances de survie, tant la dégradation des fonctions vitales peut être fulgurante.

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