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Jordan Bardella lance la campagne des européennes, Marine Le Pen celle de l’après-Macron

Marine Le Pen et Jordan Bardella, le 16 septembre 2023 à Beaucaire (Gard).

« C’est la seule et unique occasion de sanctionner la politique du gouvernement, d’envoyer un message à Bruxelles et de désigner le mouvement qui sera chargé de préparer l’après-Macron. » En se posant samedi en rempart contre les « forces du renoncement », Jordan Bardella a lancé sa campagne pour les européennes et Marine Le Pen celle pour la présidentielle 2027.

A Beaucaire (Gard), ville tenue par le Rassemblement national (RN) depuis 2014, le président du mouvement, qui a fêté cette semaine ses 28 ans, a voulu faire des élections européennes « le grand scrutin de mi-mandat » d’Emmanuel Macron, alors qu’il fait du président de la République son « seul adversaire ».

Dans son discours, l’eurodéputé sortant a évoqué l’Union européenne, vue comme « une hôtesse d’accueil pour migrants », quand lui prône de « raccompagner les bateaux dans les pays de départ ». Celui qui revendique d’être à la tête d’un parti de 50 000 adhérents a par ailleurs de nouveau réclamé la sortie du marché européen de l’énergie, mais c’est davantage un discours de politique générale que Jordan Bardella a voulu esquisser, alors que Marine Le Pen ne dément pas vouloir le nommer à Matignon si elle accède à l’Elysée.

En prônant « la puissance » contre « les forces du renoncement », qui vont selon lui de La France insoumise à la Macronie, M. Bardella a insisté longuement sur les récentes violences urbaines : « Le peuple français, lui, n’attaque pas ses policiers, ne brûle pas ses écoles », a-t-il affirmé, en prônant la suspension des allocations familiales « aux parents de mineurs multirécidivistes ».

A propos du pouvoir d’achat, il réclame une baisse des cotisations patronales en compensation d’une hausse des salaires, estimant que « l’urgence sociale de la fin du mois comme l’inquiétude vitale de la fin de la France ne sont pas des fatalités ». Conclusion en forme de slogan : « Rendre à la France sa grandeur et aux Français leur bonheur. »

« Vivement 2027 »

Dans les arènes de Beaucaire, la tête de liste a pu mesurer sa popularité auprès des milliers de sympathisants présents. Pas de quoi pour autant avoir l’honneur de conclure l’université d’été du RN, privilège de Marine Le Pen, qui a entendu livrer un discours « avec de la hauteur », de « présidentiable », comme l’a promis son entourage ces derniers jours.

Dans la besace de la triple candidate malheureuse à l’Elysée, une « proposition » sur laquelle elle entretenait le mystère depuis une semaine : une « Déclaration des droits des nations et des peuples » destinée à les protéger des « excès de pouvoir d’organismes supranationaux ou de structures commerciales » – comprendre en premier lieu l’Union européenne.

Première étape d’une « grande tournée » pour convaincre de l’utilité de son texte : dimanche, à Pontida, dans le nord de l’Italie, où elle est invitée à s’exprimer au raout de son « grand ami » Matteo Salvini, chef de file de La Ligue (extrême droite).

« Le mouvement national français, par son ancienneté, sa légitimité, sa puissance politique, est fondé à initier cette belle et grande proposition en faveur des libertés humaines », a-t-elle voulu convaincre, en évoquant « une vocation universelle ».

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Face aux institutions bruxelloises, Marine Le Pen vante ainsi « les nations » pour « réellement préserver les peuples du monde, demain et pour le siècle qui vient, de l’impact toujours croissant du réchauffement climatique et de ses conséquences déjà perceptibles sur les flux de population incontrôlés ».

Davantage que le scrutin européen, celle qui se dit « candidate en 2027 tant qu’[elle] n’aura pas décidé qu’elle ne le sera pas » a ainsi voulu esquisser ce que serait sa présidence : « La France et l’Europe sont à un tournant historique décisif et c’est à nous qu’il appartient de donner à notre pays l’impulsion qui lui permettra d’aborder cette nouvelle ère avec la confiance, les principes et les outils qui lui seront indispensables dans les prochaines décennies. »

A la tribune, devant une gigantesque banderole « Vivement le 9 juin », date du scrutin européen, certains pensaient pour elle : « Vivement 2027 ».

Le Monde avec AFP

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