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A Paris, le jardin Villemin rebaptisé en mémoire de l’Iranienne Mahsa Amini

Le jardin Villemin, à Paris.

Hommage parisien

Le vote du Conseil de Paris a été unanime, le 7 juin. Le 16 septembre, le jardin Villemin, dans le 10ᵉ arrondissement de Paris, sera rebaptisé du nom de Mahsa Jîna Amini. L’Iranienne de 22 ans est morte à la même date, trois jours après son arrestation, à Téhéran, par la police des mœurs, pour infraction au code vestimentaire de la République islamique.

Son décès avait provoqué un mouvement de contestation inédit en Iran. Paris avait attribué, à titre posthume, la citoyenneté d’honneur à l’étudiante d’origine kurde, en octobre 2022. « Nous nous devions de défendre cette aspiration à la liberté pour les femmes et le peuple iranien, explique Laurence Patrice, élue du 10ᵉ arrondissement chargée de la mémoire et du monde combattant. Nous voulions lui rendre hommage dans un lieu très important pour la communauté kurde. »

« Petit Kaboul »

Depuis 2002, date du démantèlement du centre d’accueil de réfugiés de Sangatte (Pas-de-Calais), le jardin Villemin est devenu un lieu de rencontre pour les migrants, notamment afghans. Situé à proximité de la gare du Nord, le « Petit Kaboul », comme on le surnomme, est un point de chute pour nombre d’entre eux. Ce lundi ensoleillé de fin août, des exilés afghans sont assis sur les bancs devant le terrain de basket mais refusent de parler.

Yakou, un homme de 29 ans, sourire aux lèvres, accepte de se livrer. Il affirme être originaire du Soudan et être en France depuis un peu plus d’un mois. « Tous les jours, c’est pareil. Je prends un café. Je viens ici, je vais chercher du travail à Pôle emploi et je cherche où dormir », explique-t-il dans un italien balbutiant. Les demandeurs d’asile ont souvent occupé les lieux avec des sacs de couchage, avant d’être délogés par la police.

Havre de verdure

A proximité de la gare de l’Est, rive droite, le jardin s’étend vers l’est jusqu’au canal Saint-Martin. Avec ses 20 000 mètres carrés, c’est l’espace vert le plus vaste de l’arrondissement. Marronniers, platanes, chênes et autres feuillus côtoient massifs fleuris et arbustes décoratifs exotiques.

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Au pied d’une barre d’immeuble, Le Poireau agile, un lieu de jardinage collectif créé en 2005 et géré par une association, est un havre de paix pour les insectes pollinisateurs et abrite des centaines d’espèces végétales. Ses parcelles s’étendent sur 220 mètres carrés. Sur la promenade, une population hétéroclite flâne. A côté des migrants, des sportifs du dimanche trottent dans les allées, des habitants du quartier lisent le journal, et les poussettes patientent le long du bac du sable, pendant que les plus petits jouent avec leur pelle et leur seau.

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