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Edouard Philippe, cet « ex » encombrant pour Les Républicains

Grand lecteur de Fred Vargas, Eric Ciotti admet préférer les polars aux livres écrits par des politiques. Le président du parti Les Républicains (LR) n’a pas reçu le dernier ouvrage d’Edouard Philippe (Des lieux qui disent, JC Lattès, 250 pages., 21,90 euros). Mercredi 13 septembre, il ne s’est pas non plus rué dans une librairie de Saint-Malo pour l’acheter. Dans la cité corsaire d’Ille-et-Vilaine, les députés LR ont fait le plein d’air marin durant deux jours (avec une virée par la baie du Mont-Saint-Michel comme épilogue) pour permettre au groupe de se retrouver et d’oublier un peu les turpitudes de l’épisode de la réforme des retraites.

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Dans un passé pas si lointain, M. Philippe a participé à ces journées parlementaires avec certains des soixante-deux élus du groupe de droite. C’était quand l’actuel maire du Havre (Seine-Maritime) était encore un des cadres de LR et de l’UMP auparavant. De l’histoire ancienne, à entendre Olivier Marleix : « C’est quelqu’un qui a trahi sa famille et ses valeurs. » Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale ne partage donc pas l’avis de Gérard Larcher.

L’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron entre 2017 et 2020 fait-il toujours partie de sa famille politique ? « Bien sûr, et pas du bout des lèvres », a répondu le président du Sénat, le 3 septembre, sur le plateau de « Questions politiques » (France Inter, Franceinfo TV, Le Monde), alors même que M. Philippe a quitté son parti il y a six ans.

En homme prudent, M. Larcher préfère ne pas insulter l’avenir et le champion des sondages actuels dans la course pour l’élection présidentielle de 2027. Faut-il y voir le début d’une esquisse de rapprochement entre LR et Horizons, la formation d’Edouard Philippe ? « Pour en avoir parlé avec Gérard Larcher, je ne crois pas que ça soit son idée », assure M. Ciotti. De son côté, Aurélien Pradié dit « n’avoir rien compris à la déclaration de [Gérard] Larcher ».

« Le Juppé des années 2020 »

Aligné pour une fois sur son chef de groupe, le député du Lot incarne le camp des intransigeants. Rouler pour Edouard Philippe en 2027 ? Jamais ! « On doit sortir du brouillard, clarifier les choses. Les premiers qui lui rappelleront qu’il est macroniste, ce sont les macronistes. Il va devoir assumer le tatouage. » Dans un registre plus ironique, Pierre-Henri Dumont voit la bulle Philippe finir par se dégonfler. « Les juppéistes, ça ne gagne jamais à la fin, souffle l’élu du Pas-de-Calais. Ils spéculent seulement sur leur popularité. » L’argument connaît son petit succès à droite. La cote d’amour du Normand dans les sondages serait une illusion, un miroir aux alouettes, comme celle par le passé de son mentor, Alain Juppé, en 2016, avant sa défaite lors de la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017. « C’est le Juppé des années 2020. Il a cette intelligence froide, mais pas sûr qu’il ait la détermination d’aller au bout », observe le député de la Loire Jean-Pierre Taite. Lequel est persuadé, en revanche, de celle de Laurent Wauquiez, qui se prépare également pour la course à l’Elysée en 2027.

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