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Croissance : le gouvernement revoit à la baisse ses prévisions pour 2024

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à la sortie du conseil des ministres, à Paris, le 23 août 2023.

La récession en Allemagne, le ralentissement en Chine et la remontée des taux d’intérêt ont fini par contraindre Bercy à revoir ses prévisions de croissance à la baisse pour 2024. Le ministère a légèrement corrigé le scénario macroéconomique qui sous-tend son projet de budget pour 2024, qui doit être présenté le 27 septembre en conseil des ministres. La croissance est désormais attendue à 1,4 %, contre 1,6 % avant l’été.

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, y voit néanmoins la « persistance d’une tendance positive » dans un « environnement européen et international dégradé ». La prévision pour 2023 demeure fixée à 1 %, « alors que certains nous prédisaient une récession en 2023 », a-t-il ironisé, jeudi 14 septembre, lors d’un échange avec la presse. L’Insee table, pour sa part, sur une performance légèrement inférieure, à 0,9 %.

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Les autres données sur lesquelles se fonde le budget n’ont pas été corrigées depuis qu’elles ont été envoyées à Bruxelles en avril : l’inflation est attendue à 2,6 % en 2024 (après 4,9 % cette année), le déficit public à 4,4 % du PIB (contre 4,9 % cette année), tandis que le poids de la dette dans le PIB, à 109 % en 2023, ne refluerait pas avant 2026. La remontée des taux continue d’affecter les finances publiques : la charge de la dette grimpera de près de 10 milliards d’euros, pour atteindre 48 milliards d’euros (soit davantage que le budget de l’éducation nationale), et dépassera 74 milliards d’euros en 2027. Ces prévisions doivent être transmises au Haut Conseil des finances publiques, chargé d’évaluer leur sincérité dans un avis la semaine du 18 septembre.

Décélération de l’inflation

Si elle va soulager les ménages, la décélération attendue de l’inflation ne fait pas les affaires de Bercy. Après avoir dopé les recettes fiscales ces deux dernières années, « elle va venir gréver les dépenses par le jeu de l’indexation, qui agit avec retard », rappelle le spécialiste des finances publiques François Ecalle. Ce mécanisme consistant à faire progresser certaines dépenses au rythme de l’inflation coûtera près de 25 milliards d’euros en 2024 : le barème de l’impôt sur le revenu va en effet être modifié pour tenir compte de l’évolution des prix, tandis que 450 milliards d’euros de prestations sociales vont être revalorisés de près de 5 % en début d’année.

« Nous continuons de protéger massivement les Français contre l’inflation », a martelé Bruno Le Maire, jeudi. Les boucliers tarifaires mis en place pour absorber l’explosion des prix du gaz et de l’électricité doivent progressivement disparaître d’ici à la fin de 2024 – celui sur le gaz a été stoppé en juin –, et Bercy exclut de faire un nouveau geste face à l’augmentation du prix des carburants, réclamé par les oppositions.

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