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Fabien Roussel critiqué à gauche pour son appel à « envahir » les préfectures contre l’inflation

Fabien Rousseln lors de l’université d’été du Parti communiste, à Strasbourg, le 26 août 2023.

Ceux qui se demandaient comment Fabien Roussel allait marquer le coup pour sa rentrée politique sont fixés. Après avoir, en 2022, bousculé sa propre famille politique en dénonçant la « gauche des allocs », le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) a choisi, cette année, un message insurrectionnel pour protester contre l’inflation. « Partout, il faut aller réveiller les services de l’Etat, les envahir même si nécessaire, que cela remonte jusqu’à Macron », a harangué le communiste dans un entretien à L’Humanité, mercredi 13 septembre. « J’appelle aux rassemblements devant les préfectures, les supermarchés, les stations-service. Les colères de la faim menacent. Le PCF appelle le président de la République à les entendre et à y répondre d’urgence », a-t-il poursuivi.

Un message répété jeudi matin, sur Franceinfo – « Nous appelons à être mobilisés, à envahir les stations-service, les grandes surfaces, les préfectures » – avec, en plus, une référence aux paroles de L’Internationale, ses « forçats de la faim » et son « éruption de la fin ». « Sur l’essence, on se fait plumer comme de la volaille. Qu’est-ce qu’on fait ? Pour moi c’est une question de légitime défense, on se fait attaquer, racketter, voler et on ne devrait rien dire… », s’est-il enflammé. Il réclame une baisse des taxes sur les carburants, un tarif réglementé et une taxe sur les « superprofits » des pétroliers.

Le communiste fait souvent figure d’homme de gauche préféré de la droite, parmi les élus mais aussi dans les sondages. L’ancien premier ministre Edouard Philippe, en pleine rentrée politique personnelle, doit débattre avec lui, dimanche, à la Fête de L’Humanité, un traitement privilégié si l’on songe que les invitations faites à la majorité et à la droite, aux universités d’été de La France insoumise (LFI) comme d’Europe Ecologie-Les Verts, ont été déclinées, dans le sillage de la polémique autour du rappeur Médine, accusé d’antisémitisme après la publication d’un tweet. Cette place de leader de gauche fréquentable fait oublier, sans doute, que Fabien Roussel reste un « rouge », décidé à ne pas avoir l’air trop mou en cette rentrée, et, qui plus est, habitué des coups médiatiques.

Isolement

Ce n’est pas la première fois que le communiste appelle à des mobilisations. En octobre 2021, sur fond de flambée des prix, il avait déjà encouragé à se rassembler devant les préfectures pour protester contre la hausse des tarifs de l’énergie. Mais sans aller jusqu’à parler d’« envahir » les bâtiments abritant la puissance publique. Le choix est risqué pour celui qui a forgé son identité politique par le contraste avec Jean-Luc Mélenchon. Fabien Roussel est celui qui refuse de dire « la police tue » et courtise une France dite périphérique, présentée comme soucieuse d’ordre et de sécurité. Il se retrouve aujourd’hui à appeler à l’insurrection dans les lieux même de cette France-là : supermarchés, stations-service, préfectures. Il ne manque que le rond-point pour mobiliser tout à fait l’imaginaire des soulèvements de « gilets jaunes ».

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