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En Champagne, quatre vendangeurs morts en marge des récoltes

Des vendangeurs sur la commune de Ludes, dans la Marne, le 8 septembre.

Quatre personnes travaillant aux vendanges en Champagne sont décédées ces derniers jours, certaines a priori par arrêt cardiaque, a appris l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 14 septembre auprès des parquets de Reims et Châlons-en-Champagne. Le ministère public a diligenté des enquêtes sur les circonstances de ces morts, survenues dans un contexte de fortes chaleurs.

« Deux hommes ont trouvé la mort ces derniers jours alors qu’ils étaient aux vendanges sur notre ressort », a rapporté le parquet de Châlons-en-Champagne dans un communiqué. « Aucune infraction n’a été relevée pour le moment, ni aucune autopsie ordonnée au regard des constatations médicales effectuées par les services de secours », a-t-il ajouté.

Une femme est quant à elle morte à son domicile, « un malaise ayant été rapporté les jours précédents pendant les vendanges », selon le communiqué. Enfin, « un autre homme a fait un malaise et se trouve hospitalisé ». « Des enquêtes sur les circonstances des décès survenus sur le temps de travail sont en cours par la MSA [Mutualité sociale agricole] », a précisé le parquet, qui ne se prononce pas sur un éventuel lien entre ces morts et les fortes chaleurs.

Un quatrième décès est à déplorer sur le ressort du parquet de Reims : un vendangeur de 19 ans, qui « a chuté d’un enjambeur » le 8 septembre à Rilly-la-Montagne (Marne) et est mort à l’hôpital. « On est en train de faire des analyses complémentaires pour établir les causes du décès », a annoncé le parquet.

Températures supérieures à 30 °C

La Champagne, où les vendanges ont débuté début septembre, a enregistré la semaine passée des températures supérieures à 30 °C, inhabituelles à cette époque.

« Il sera peut-être avéré que le soleil y est pour quelque chose », a réagi auprès de l’AFP Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne. Mais « avec 120 000 personnes qui affluent en quinze jours », « forcément il se passe des choses », a-t-il dit, évoquant « un à deux morts par arrêt cardiaque ou rupture d’anévrisme chaque année ». « De plus en plus de gens arrivent et ne sont pas en condition physique pour faire un travail extérieur : des jeunes qui ne déjeunent pas le matin, qui ne se désaltèrent pas, qui sont sous médicament, qui travaillent torse nu », ajoute-t-il.

Pour la Fédération nationale des accidentés du travail et des et handicapés (Fnath), il est désormais « urgent de fixer des conditions de travail claires » en cas de fortes chaleurs. « Il faut (…) se demander si toutes les mesures de sécurité ont été prises afin de protéger l’intégrité des travailleurs », ajoute-t-elle dans un communiqué.

« La prise en compte des températures par un ajustement des conditions de travail doit être mise en œuvre », insiste pour sa part la préfecture de la Marne, interrogée par l’AFP, soulignant qu’un « guide du vendangeur » a été distribué aux employeurs, incluant les mesures à prendre en cas de fortes chaleurs. Parmi elles, l’adaptation des rythmes de travail, la limitation des charges physiques ou la mise à disposition d’eau potable.

Le Monde avec AFP

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