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Wall Street espère un retour des introductions en Bourse

Devant la Bourse de New York (NYSE), à New York, le 27 mai 2022.

Après une terrible période de glaciation, la pire qu’ait connue Wall Street en trois décennies, les introductions en Bourse y font leur timide retour en ce mois de septembre. En star internationale, le champion des microprocesseurs britannique ARM est en train de lever 4,9 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros), sur la base d’une valorisation de 50 milliards de dollars. Instacart, l’entreprise de livraison de produits alimentaires de San Francisco, doit lui aussi entrer en Bourse, tout comme Klaviyo, l’entreprise de marketing digital de Boston, ou encore le fabricant de sandales allemandes Birkenstock, qui a déposé mardi 12 septembre son dossier en vue d’une mise sur le marché. Autant d’opérations annonciatrices d’une reprise, après l’éclatement de la bulle liée au Covid-19 ?

Le travail est long pour séduire les investisseurs leurrés par les années Covid-19. A l’époque, l’argent était gratuit, avec des taux d’intérêt quasi nuls. Résultat, les valorisations boursières se sont envolées, et les intervenants n’ont pas regardé si les entreprises faisaient des bénéfices, préférant parier sur une hypothétique croissance. Avec la hausse des taux, passés de zéro à 5,25 % depuis mars 2021, ce fut la dégelée en Bourse.

Selon une étude réalisée en juillet par J.P. Morgan, les introductions en Bourse des années 2020 et 2021 avaient, pour 80 % d’entre elles, un retour négatif au bout de deux ans, avec une perte moyenne de 30 %. Le cours de l’entreprise de livraison de nourriture DoorDash a été divisé par deux, en dépit d’un chiffre d’affaires plus que doublé en deux ans, tandis que l’entreprise d’hébergement de données Snowflake a perdu un tiers de sa valeur, alors que son activité a triplé.

Le rebond encore loin

Le record a été atteint par les fameux SPAC (Special Purpose Acquisition Compagnies), ces coquilles vides cotées en Bourse, qui absorbaient une entreprise cible et évitaient de suivre le long cheminement classique des introductions en Bourse. Surnommés « entreprises chèque en blanc », ces SPAC furent effectivement de véritables pièges à gogos, sauf pour leurs promoteurs qui ont engrangé moult frais et commissions diverses : selon J.P. Morgan, ils ont reculé deux fois plus en Bourse que les introductions traditionnelles. Un exemple emblématique étant celui de WeWork, l’entreprise de location de bureaux, passée de 10 dollars l’action en octobre 2021 à moins de 20 centimes en août.

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Selon le décompte d’EY, en 2020 et 2021, le marché américain avait connu 640 introductions en Bourse, permettant de lever 242 milliards de dollars. Ce chiffre est tombé à 154 opérations, pour 17,4 milliards de dollars entre janvier 2022 et juin 2023. Et encore, 45 % de l’activité est le fait de sociétés non américaines.

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