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Les SUV, plus gros et plus polluants, sont désormais les véhicules les plus vendus en Europe

Le SUV n’est plus seulement la référence centrale du marché automobile ; il en est désormais la composante majoritaire. Avec 3,37 millions d’unités, ce type de carrosserie né aux Etats-Unis et apparu en Europe avec le Nissan Qashqai en 2007 a franchi un nouveau seuil au premier semestre, en totalisant pour la première fois 51 % du marché continental. Il ne dépassait pas 10 % des immatriculations en 2010. Les consommateurs en redemandent et rien ne semble devoir freiner le succès du sport utility vehicle – littéralement « véhicule utilitaire sportif », cet héritier des 4×4 traditionnels qui, à la ville comme à la campagne, promène sa silhouette souvent massive.

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Le SUV est une voiture plus haute, plus lourde et légèrement plus habitable que la berline dont il partage la plate-forme. Sur les six premiers mois de 2023, sa diffusion a progressé de 23 %, ce qui a permis d’installer la Tesla Model Y comme le véhicule le plus vendu sur le Vieux Continent, toutes catégories confondues. La Volkswagen Golf, qui avait monopolisé ce titre pendant près de quinze ans, est reléguée en neuvième position. Petit, moyen ou imposant, en motorisation essence ou électrique, le SUV est devenu synonyme de réussite dans tous les segments et sur tous les marchés du monde. En France, sa part (46 % des immatriculations selon AAA Data) est un peu en retrait compte tenu de la forte proportion de petits véhicules, mais elle a progressé de huit points en trois ans.

Le plan produit des constructeurs, quelle que soit leur origine, déborde de ces sport utility, qui font figure de martingale. Selon l’ONG Transport & Environment (T&E), leur prix de vente est supérieur de 8 % à 30 % à celui d’une berline de même catégorie, pour un coût de production assez comparable. Les marques ont réorganisé leur gamme en conséquence, rayant de leur catalogue les petits modèles urbains (Ford Fiesta, Renault Twingo, Peugeot 108, Citroën C1…) afin de mieux élargir l’offre de « faux 4×4 ».

Accommodement implicite entre offre et demande

Le redressement de Renault repose sur le lancement de trois SUV (Austral, Espace, Rafale), les bonnes performances de Volkswagen doivent beaucoup au duo T-Roc et Tiguan, et Peugeot a fait du très rentable 3008 son navire amiral. « Les consommateurs ont été, et sont encore, disposés à payer davantage pour un SUV que pour un autre modèle », constate le consultant Jato Dynamics.

Sur un marché encore loin d’avoir retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie de Covid-19, cet engouement cadre parfaitement avec le nouveau credo de l’industrie automobile : produire moins de voitures, mais les vendre plus cher. En revanche, un tel plébiscite s’inscrit à contre-courant des objectifs environnementaux assignés aux constructeurs par les autorités nationales comme européennes.

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