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La nouvelle vie de Laurent Berger, de la CFDT au Crédit mutuel

Laurent Berger, lors d’une journée de manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 31 janvier 2023.

Il se place au service d’une banque, après avoir été à la pointe du mouvement social contre la réforme des retraites. Au Monde, Laurent Berger explique les raisons de son embauche par le Crédit mutuel, que l’établissement financier a annoncée, mardi 12 septembre, en dévoilant un « plan stratégique ». L’ancien secrétaire général de la CFDT, qui a cédé les commandes de la centrale cédétiste, le 21 juin, à Marylise Léon, sera chargé, dès vendredi, de bâtir un think tank centré sur la protection des écosystèmes et sur la lutte contre le réchauffement de la planète.

Pour le moment, il ne veut plus donner son avis sur Emmanuel Macron – avec lequel les relations s’étaient notoirement dégradées – ou sur la reprise du dialogue entre l’exécutif et les organisations de salariés. « Je suis concentré sur ma nouvelle mission au Crédit mutuel, enthousiaste comme un gamin », confie-t-il. Mais sa cure de sobriété médiatique n’est nullement définitive.

Depuis son départ de la CFDT, il dit avoir reçu « une quinzaine de propositions d’emploi sérieuses », émanant d’entreprises mais aussi de collectivités locales et d’associations. Son choix s’est finalement porté sur le Crédit mutuel Alliance fédérale – la principale entité du groupe Crédit mutuel présidée par Nicolas Théry, un ancien haut gradé de la CFDT dont il est resté proche : « C’est une banque mutualiste, relevant du secteur de l’économie sociale et solidaire, qui développe une véritable stratégie pour contribuer à une transition écologique socialement juste », justifie M. Berger.

Sa tâche consistera à concevoir, puis à piloter un « centre d’expertise dédié à la révolution climatique et environnementale ». L’objectif est de produire « des données pour que l’entreprise fasse évoluer ses pratiques et participe » à des actions visant à résorber les émissions de gaz à effet de serre. L’ancien leader syndical travaillera avec les équipes du Crédit mutuel mais aussi avec le monde académique, les organisations non gouvernementales, des représentants de la société civile. Il sera placé directement auprès de Daniel Baal, le directeur général de Crédit mutuel Alliance fédérale, « ce qui est un signe supplémentaire de la volonté du groupe d’avancer sur ces questions », selon M. Berger. La structure en question devrait être opérationnelle au printemps 2024, si tout se déroule comme prévu.

« Je crois à ce modèle »

L’ancien syndicaliste change donc radicalement de métier, d’univers et de statut – avec un chef au-dessus de lui, alors qu’il a été le patron pendant onze ans. Mais sa reconversion, souligne-t-il, « est en phase avec les combats » qu’il a menés lorsqu’il dirigeait la CFDT. Ces combats, ajoute-t-il, « je voulais les poursuivre » : « C’est un défi, bien sûr, qui engendre du stress, car j’ai beaucoup à découvrir, mais je crois à ce modèle. »

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