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L’Union européenne ouvre une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques

« L’Europe est ouverte à la concurrence, pas à un nivellement par le bas. » Dans son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques afin de défendre l’industrie européenne, mercredi 13 septembre.

« Les marchés mondiaux sont aujourd’hui inondés de voitures électriques chinoises bon marché, dont le prix est maintenu artificiellement bas par des subventions publiques massives », a affirmé Mme von der Leyen face aux eurodéputés, qui ont applaudi l’annonce de l’ouverture de l’enquête.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a salué « un signal positif » qui montre que « la Commission européenne reconnaît la situation de plus en plus asymétrique à laquelle notre industrie est confrontée et se penche en urgence sur les distorsions de concurrence dans notre secteur », a déclaré Sigrid de Vries, la directrice générale de l’association. L’ACEA réclame « une stratégie industrielle solide et globale » d’ampleur pour « rivaliser » avec le reste du monde.

La France plaide pour un protectionnisme européen

Paris et Berlin ont salué mercredi la « très bonne » décision de la présidente de la Commission européenne d’ouvrir une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques.

Le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire, a jugé nécessaire que « l’Europe puisse riposter » si ces subventions « ne sont pas conformes » aux règles du commerce international. « C’est globalement la bonne attitude », a également commenté lors d’une conférence de presse commune son homologue allemand, Robert Habeck, car il faut vérifier « s’il existe des subventions cachées, directes ou indirectes, qui confèrent un avantage concurrentiel déloyal ».

Paris, entre autres, poussait ces derniers mois pour une Europe qui s’affirme davantage face aux pratiques jugées protectionnistes de la Chine. Bruno Le Maire avait plaidé récemment pour faire « évoluer » les règles européennes afin que l’Union européenne défende mieux ses intérêts. Mais d’autres pays membres, comme l’Allemagne, qui misent davantage sur le commerce international, craignent de froisser Pékin.

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Les entreprises européennes « sont souvent battues sur le terrain des prix par des concurrents bénéficiant d’énormes subventions publiques. Nous n’avons pas oublié combien notre industrie solaire avait pâti des pratiques commerciales déloyales de la Chine », a déclaré Ursula von der Leyen.

Le gouvernement français prépare une réforme des subventions aux voitures électriques en France, qui devraient être bientôt subordonnées à un « score environnemental » susceptible de limiter les importations chinoises.

C’est un souhait exprimé par M. Le Maire, fin août. Il avait évoqué un « bonus européen réservé à des produits industriels à contenu européen », lors d’une rencontre à Paris avec des patrons français. « C’est ce que fait la Chine, c’est ce que font les Etats-Unis, c’est ce que je ne peux toujours pas faire en Europe à cause des normes européennes », a-t-il regretté.

Un « dialogue » maintenu entre l’UE et la Chine

« Nous devons nous défendre contre les pratiques déloyales. Mais il est tout aussi essentiel de maintenir nos lignes de communication ouvertes et de poursuivre notre dialogue avec la Chine. Parce qu’il y a aussi des sujets sur lesquels nous pouvons et devons coopérer », a souligné Mme Von der Leyen mercredi.

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D’ailleurs, dès l’annonce faite par la présidente de la Commission, le commissaire au commerce, Valdis Dombrovskis, a annoncé qu’il se rendrait en Chine la semaine prochaine « pour discuter des opportunités et des défis commerciaux et économiques », sur X (anciennement Twitter).

La Chine mise depuis longtemps sur les motorisations électriques dans l’automobile et a pris une longueur d’avance sur l’Europe, notamment dans les technologies de batterie. Ses constructeurs s’appuient sur leur immense marché intérieur, le premier au monde, pour conquérir désormais l’Europe par les fortes économies d’échelle dont ils bénéficient.

Confrontés à une concurrence accrue sur le marché intérieur et au ralentissement de l’économie, les constructeurs chinois se tournent de plus en plus vers l’export. Leur part de marché en Europe est montée à 8 % cette année pour les voitures électriques neuves, contre 4 % en 2021, selon le cabinet Inovev.

Le Monde avec AFP


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