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Guerre en Ukraine : le compte à rebours de la contre-offensive a commencé

Un soldat de la 3e brigade d’assaut séparée de l’Ukraine près de Bakhmut, dans la région de Donetsk (Ukraine), le 4 septembre 2023.

« Trente à quarante-cinq jours. » C’est, selon le chef d’état-major de l’armée américaine, le « temps de combat » qu’il reste aux Ukrainiens pour réussir leur contre-offensive, avant que les conditions météorologiques rendent les manœuvres plus difficiles à partir de la mi-octobre. « Tout de suite, il est trop tôt pour dire si cette offensive est un échec ou non. Il y a encore de violents combats en cours », mais le compte à rebours est enclenché, a expliqué le général Mark Milley, dans un entretien diffusé dimanche 10 septembre par la chaîne de télévision britannique BBC.

Entamée le 4 juin, la contre-offensive des troupes ukrainiennes progresse. Dans le sud du pays, les forces de Kiev ont réussi à percer la première des trois lignes de défense édifiées par les troupes russes du génie le long du front. La deuxième ligne aurait été atteinte au sud de Robotyne, dans l’oblast de Zaporijia, où les Ukrainiens ont encore gagné 1,5 kilomètre carré de territoire la semaine dernière, a déclaré la vice-ministre de la défense ukrainienne, Hanna Maliar, lors d’une allocution à la télévision publique lundi.

Mais les défenses érigées par les Russes rendent cette progression très laborieuse. A certains endroits, les champs de mines posées par les forces de Moscou atteignent un demi-kilomètre de profondeur. Les tranchées ennemies sont bien fortifiées et les dispositifs antichars – des cônes de béton appelés « dents de dragon » – se comptent en dizaines de milliers. La présence permanente de drones au-dessus des zones de combat, qu’ils soient d’observation ou tactiques – c’est-à-dire destinés à frapper –, ralentit également les manœuvres.

Des pertes importantes

Pour réussir à franchir cette « ligne Sourovikine », du nom du général russe à son origine, les Ukrainiens ont adapté leurs tactiques. Après avoir tenté de percer avec des blindés lourds, comme le préconisent les manuels des armées occidentales, ce qui avait entraîné des pertes importantes lors des premières semaines de combat, les forces de Kiev privilégient depuis le milieu de l’été les assauts avec de petites unités d’infanterie. Une approche plus réaliste mais qui freine le rythme de l’avancée. Selon l’institut britannique RUSI, les Ukrainiens ne progressent que de 700 à 1 200 mètres tous les cinq jours.

A ce rythme, craignent les militaires occidentaux, les Ukrainiens n’auront jamais atteint la mer d’Azov, située à quelque 80 kilomètres du front, avant le début de la mauvaise saison, appelée « raspoutitsa » et caractérisée par des pluies qui transforment les sols en vastes étendues boueuses. Or, couper en deux le « pont terrestre » qui relie la Crimée à la Russie semble être l’objectif stratégique choisi par Kiev. En agissant ainsi, les Ukrainiens pourraient encercler et asphyxier les forces russes présentes dans l’oblast de Zaporijia et dans la péninsule annexée.

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